De son œil de cyclope

De son œil de cyclope, il hésite et hasarde

Un long discours monologue de lave

Et comme l'escargot sur son chemin de bave

Glisse et crie d'une voix enrouée

Vieille locomotive de gitane enfumée

Sur le chemin de ton moi oh ! Suprême extase

Comme un vieux pèlerin dans la campagne rase !

Couvert de médaillons et de pieuses images

Tu écoutes les paroles de ce vieillard très sage

Flot d’élocution, mots en ébullition

Vapeur de syllabe et d’incompréhension

Sur un signe de croix tu avances vers ce gouffre

Brouillard intense à l'odeur de soufre

Dans ce pâle matin de l'aurore boréale

Tes pas t’entraînent vers le cercle infernal

Recherche mystique, religion et soi même

Sur la page blanche ponctuée de morphème

Préface au grand livre de ta vie

Tu t’arrêtes et tu pries

                                                                Bernard