C’ÉTAIT UN HOMME D'HONNEUR

C'était un homme charmant, un éphèbe adoré de la gent féminine, attentionné, d'une empathie au-delà des considérations des plus faibles. Son chemin de vie était tout tracé, inscrit dans la volonté de son père, autoritaire, violent, antipathique pour les non connaisseurs de l'énergumène, voire une agressivité pathologique.

 PIERRE, à force de volonté, de patience, d'application et de perspicacité, devint un avocat célèbre, riche, renommé, inscrit au barreau de PARIS. Une épine se mit en travers de sa route en la personne de cette fleuriste, malmenée par son conjoint, frappée par des mains autoritaires, tremblantes de colère et de haine.

Maitre PIERRE, reçut un jour une jolie, tendre blonde comme les blés, introvertie (par la force des choses), venue lui demander son aide pour divorcer de cet être infect, dénué de toute fierté, lorsque son emportement le fit s'attaquer à plus faible que lui, sa femme..

 Au fil du temps, un divorce à l'amiable étant décrété, achevé, libérant non sans mal CHLOÉ de son mariage d'infortune. Les relations se firent plus proches, intenses, adorées, fusionnelles, entre l'avocat et la fleuriste, un amour inconditionnel, mérité, extravagant, un bonheur parfait, illusoire, meurtri par un passé commun, qui les avait rapprochés.

Mais le diable se cache toujours dans un cœur aigri, abandonné, méprisé, envahi de joie meurtrière. Le mari, atteint d'une crise paranoïaque s'en prit à son ex-femme détruisant, brûlant, autant que possible son magasin. L'idée était celle-ci, sans compter sur la bienveillance, le respect, l'amitié des commerçants voisins, "la détruire à jamais".

C'était sans compter sur PIERRE et ses relations, mais......

Un retour de situation, ce dernier par un sort inopiné, fut accusé de troubles publics, de détériorations de biens d'autrui, bref la vie se retourna contre lui, le déshonneur, la déchéance, la perte de confiance, la ruine, la fin.

Quelques années plus tard, CHLOÉ remarqua une ombre couchée près de son magasin, n'osant s'approcher du clochard et de son petit chien, l'idée lui vint que peut être !!

Puis l'oubli, la négation d'un passé troublé, elle apprit que ce dernier venait de mourir, non sans quelques larmes dans ses yeux verts, elle apporta des fleurs au cimetière où une inscription anonyme fut gravée sur un petit socle en marbre : "ci-gît un homme d'honneur".   

Dominique