La fenêtre
Publié le 11 Janvier 2025
Nous sommes le 24 décembre. Je suis venue passer les fêtes de Noël chez ma fille qui habite un joli petit village de l’Ardèche. Après avoir fait quelques courses je me dépêche de rentrer à la maison. La nuit commence à tomber et je remonte frileusement le col de mon manteau. Les lumières s’allument peu à peu. Au bout de la rue je ralentis pour admirer cette jolie maison que j’avais remarquée le matin. Au rez- de- chaussée la lumière est allumée et les rideaux ne sont pas tirés. Je ne peux m’empêcher de regarder à l’intérieur. La pièce est grande, les meubles anciens, en bois noble. Les poutres au plafond et le feu qui brûle dans l’immense cheminée rendent l’atmosphère chaleureuse. La lumière douce et tamisée joue sur les tentures de velours sombre. Je m’approche doucement attirée par cette vision magique. Qui peut bien habiter ce lieu ? Je remarque alors une femme assise dans le fauteuil profond qui fait face à la cheminée. Elle porte une robe longue et un châle en dentelle couvre ses épaules. Sa main longue et fine caresse un magnifique chat gris qui dort sur ses genoux. Elle semble admirer les flammes qui dansent dans la cheminée mais son regard est si triste, si lointain. A qui ou à quoi pense-t-elle ? Je la trouve bien seule dans cette grande maison. Noël n’est il pas symbole de joie et de retrouvailles ? Mais là, pas de bruit, pas de rires, pas d’agitation. Le silence et la solitude règnent en maître. Alors, sans bruit, je reprends ma route le cœur un peu lourd. Je me dis que j’ai beaucoup de chance d’avoir une famille qui m’attend et qui m’aime. Je presse le pas car j’ai hâte de la retrouver.