LA CHANDELLE
Publié le 7 Janvier 2025
-Mamie tu veux bien venir avec moi au club équestre, je dois monter CALINE, ma nouvelle jument ?
-Si tu veux, ma chérie.
-Tu montras, dis oui ?
C'était une mauvaise idée, le cheval et moi n'étions pas fait pour nous entendre, je suis tombée, une entorse, bref me voilà dans un fauteuil roulant à la maison.
J'ai de nombreux livres à lire, peut être un tableau à terminer, la nuit porte conseil.
Il est cinq heures du matin et Morphée s'est échappé, donc mes yeux s'ouvrent sur une fin de nuit d'été, je tire les rideaux et les couleurs de l'aurore se révèlent jaunâtres, oranges, c'est apaisant, tranquille, propice à l'écriture, l'imagination de l'improbable, du réel romancé.
Je jette un coup d’œil sur les fenêtres de l'immeuble d'en face, apparemment personne n'est encore réveillé, sauf à la lumière "d'une bougie", cette jolie, calme et inspirée jeune fille, qui est penchée sur sa feuille de papier, amie fidèle de son style révélateur, producteur d'histoires imaginaires, je ne sais pas.
J'avais rencontré Aline, ma voisine d'en face, à un vernissage auquel elle participait, ses œuvres picturales douces, mystérieuses, enveloppantes, d'un bonheur précieux lorsque l'on s'y attardait.
Une artiste avec laquelle j'avais des affinités, moi-même expérimentant la langue de Molière à mes heures perdues ou bien manipulant les pinceaux dans une expérimentation picturale du corps humain à la mode rétro, peut-être oubliée.
J'aime regarder les fenêtres à l'aube, lorsque les gens se réveillent.
Parfois, comme dans le film "Fenêtre sur cour", j'invente des histoires, une dispute qui finit mal.
Une jeune femme avec deux enfants en bas âge, dont la journée commence avec des cris de bébé, au petit déjeuner, en attendant la nourrice.
Dans un paysage lumineux, verdoyant des jardins environnant, moi à la retraite, curieuse, obsédée par des idées qui me viennent aussi bien d'une vie simple, que l'apparition d'Aline à cinq heures du matin, déjà courbée sagement sur ses nouvelles ou bien son roman.
Sa chatte "Minouche", noire aux yeux d'un vert étincelant, perçant ne la quittait pas, posant parfois sa patte sur la feuille déjà remplie.
C'est un beau roman, c'est une belle histoire, être observatrice du temps qui passe....