LA BOITE ROUGE

A priori, le souvenir d'une petite boîte rouge ne me rappelle  rien de particulier.

Pourtant, ma main tremble lorsque cette dernière se tient  dans ma paume.

Une remémoration joyeuse, une rencontre éphémère, un voyage idéalisé par les vêtements de l'époque du XXe siècle, ressortis pour l'occasion dans l'Orient Express il y a quelques années.

Je l'ouvre, la regarde, la manipule, les souvenirs d'une déclaration discrète, faite par un jeune homme timide, aux yeux brillants d'un désir amoureux.

La boîte s'ouvre en deux parties, laissant cachée l'autre au regard surpris de l'intéressé.

Prudemment, je me souviens, il y a quelques années, l'avoir pris dans mes mains, jetant un œil interrogateur à Benjamin, dont le visage passait du rouge pivoine au blanc ivoire.

Attendant une expression de joie pour cette petite chose à mes yeux, mais un élan de générosité de la part de mon adorateur.

-Ce petit bijou est la preuve de mon affection pour la jolie, douce, empathique jeune femme que vous êtes Marie-Judith, me chuchote-t-il. Vous plaît-elle ? je l'espère, elle me vient de ma grand-mère qui l'a gardé soigneusement espérant qu'un jour elle irait au doigt de ma bien aimée, sans trop m'avancer, mais je suppose que vous l'aviez remarqué, mon cœur vous est très attaché.

Souffrant d'une méprise, n'ayant jamais manifesté aucun signe de rapprochement envers Benjamin, à mon tour de regarder avec une lueur d'attendrissement, cette jolie bague ancienne contenue dans cet écrin, une émeraude. 

Comment dire, il y a des instants ou l'on pourrait entendre quelques insectes voler.....

Le nez piqué dans ce minuscule coffret, levant parfois un œil, je pouvais avoir conscience du ressentiment de la part de cet homme si gentil.

Que faire, que dire, mon esprit est perturbé, je ne veux pas lui faire de la peine et lui dit simplement que ce bijou est très joli, peut être un peu prématuré car nous ne nous connaissons que depuis peu de temps, ne croyez vous pas, lui dis-je ?

A cet instant, l'expression du visage de Benjamin se radoucit et me prenant les mains, il me dit être heureux que cette attention  m'ai plu, mais vous avez raison, je vous la laisse de bon cœur, gardez-la en souvenir d'un homme très attaché à la gentille personne que vous êtes, durant ce fabuleux voyage.

N'osant ajouter un mot, je me laisse inviter à déguster un café.

Ce fut une expérience merveilleuse, un amoureux transit éphémère adorable.