"Qui sème le vent récolte la tempête" ou l'implacable loi du karma
Publié le 19 Décembre 2024
Deux choix possibles pour terminer les aventures de Xavier :
"Qui sème le vent récolte la tempête" ou l'implacable loi du karma
Quelques mois après son élection triomphale, le président Zemmour avait, avec l'appui massif de l'opinion publique, rétabli la peine capitale en France. Au terme d'un procès retentissant, dont les rebondissements avaient tenu le pays en haleine, Xavier fut le premier accusé à y être condamné. Au fur et à mesure de leurs révélations, ses méfaits passés avaient stupéfait ses concitoyens, autant que leurs conséquences humaines, souvent dramatiques, parfois fatales, les avaient bouleversés. Dans le langage direct et percutant, non toujours empreint de nuances, qui lui est coutumier, le nouveau chef de l’État avait livré publiquement son sentiment à propos du verdict : "Ce type est un monstre, un nuisible, il ne mérite pas de vivre".
Une autre fois, en réaction à l'effarement d'une journaliste se demandant comment un être humain pouvait s'être comporté comme Xavier l'avait fait, le président avait parlé "d'erreur de la nature".
Seule, une actualité culturelle exceptionnelle distrayait encore l'attention des Français de cette affaire. Après avoir été unanimement salué par la critique comme un authentique chef-d’œuvre, le file Revanche avait suscité l'enthousiasme du public et venait franchir la barre des cinq millions d'entrées au box-office. A son sujet, le nouveau président avait évoqué dans la presse régionale "son immense bonheur de voir un film de cette qualité, fait par un Français de souche, un vrai Français, et célébrant l'esprit propre de la nation, rencontrer un tel succès dans la France enfin retrouvée".
La veille au soir de passer par les soins d'une exécutrice des hautes œuvres (le nouveau garde des Sceaux, Eric Ciotti, avait en effet veillé à ce qu'elle soit de sexe féminin - "par souci d'humanité" avait-il précisé), Xavier qui, tout absorbé qu'il avait été par la préparation, puis le déroulement de son procès, n'était plus au courant de rien d'autre depuis des mois, se décida à allumer une ultime fois la télévision. Il tomba sur le journal télévisé qui ouvrait sur l'actualité du jour. Après les éloges dithyrambiques des critiques, puis son triomphe populaire, Revanche venait de décrocher la Palme d'Or du Festival de Cannes. Le reportage montrait toute l'équipe du film foulant le tapis rouge sous le crépitement des flashes. Lorsque l(image zooma sur le réalisateur, Xavier le reconnut aussitôt. Son nom était Laurent Delaplace.
Champagne !
Un peu plus de quinze ans après leur lancement, les trois mandats d'arrêt internationaux à l'encontre de Xavier R. avaient été abandonnés. Il était en effet désormais évident, au-delà de tout doute raisonnable, que le célèbre escroc était décédé quelques années plus tôt d'une longue et cruelle maladie. Cancer primitif du foie, métastasé ensuite aux poumons puis au cerveau, avant de se généraliser complètement : la progression de l'affection avait été aussi impitoyable que fut pénible l'agonie. En apprenant la nouvelle et le déroulement de la fin de l'histoire, certaines des anciennes victimes de l'escroc ou de leurs proches sablèrent le champagne."