ORIENT-EXPRESS IV

Publié le 4 Décembre 2024

 
Quelle Journée ! Depuis ce matin l’information qui tenait le haut du pavé s’appelait » Stradivarius « . Sa disparition inexpliquée était le sujet principal des discutions de salon. On avait déjà donné un nom à cette affaire : Le mystère du train des milles et une aventures. Les uns et les autres s’épiaient et argumentaient à qui mieux mieux leurs idées les plus folles. Ils avaient, tous, repéré un suspect qui, à leurs yeux, ferait un coupable idéal. Le problème c’est qu’ils avaient chacun le leur et ne voulait pas en démordre.
Marc de Verneuil et Joséphine Castala s’affrontaient dans un débat qui allait, si on peut dire, bon train.
- Regardez celui-ci Marc ! J’ai entendu son nom : Jean-Baptiste Noël. Il paraît sympathique, mais il dit, à qui veut l’entendre, que c’est grâce à un gros gain au jeu qu’il a pu s’offrir ce voyage. Gagner, c’est un fait, mais au jeu on perd souvent et pour se refaire il faut parfois user de moyens quelque peu…
- Oui, bien sûr. Mais en faisant preuve d’une imagination débordante,nous pourrions trouver sans peine, une motivation suffisante à chacun d’entre nous. Tenez, en voilà un autre qui a le don de passer inaperçu. Il parle très peu, uniquement par obligation. Convenez que ce sont là des comportements incompatibles avec les espérances que l’on peut attendre de ce voyage. Gaspard m’a dit qu’il s’appelait Jean Martin. Le nom le plus porté en France. La meilleure façon d’être anonyme, ne trouvez vous pas ?
- Resservez moi du champagne Marc... Mais je crois bien que notre célèbre détective au nom de légume, fait son apparition.
- En effet. Et Gaspard l’accompagne. Ce garçon me fait de la peine. Il tremble de tous ses membres. Ne dirait-on pas que ce train lui appartient ?
En effet, le serveur vint à eux accompagné par un monsieur rondelet, court sur patte et affublé d’une moustache en guidon de vélo. Bien mis de sa personne il portait, encore, des guêtres en cuir beige sur des chaussures bien cirées.
- Monsieur de Verneuil, permettez moi de vous présenter Monsieur Hercule Poirot qui a accepté de mettre ses compétences, en la matière, au service du maestro Marco Morassi.
- Soyez le bienvenu à notre table Monsieur le détective. Je vous présente Mademoiselle Joséphine Castala qui embellit, par sa présence, mon état de célibataire renfrogné.
- Renfrogné. Je suis d’accord, mais ce n’est pas son seul défaut. Il en a tellement que la liste serait trop longue et vous perdriez patience Monsieur Poirot.
- Merci pour votre accueil. J’ai décidé de m’entretenir avec chacun des passagers pour me faire une idée sur la raison de leur présence. Car voyez-vous l’affaire est d’importance et mes petites cellules grises ne demandent qu’à travailler. Un Stradivarius ! Convenez que j’étais obligé de laisser mes vacances de côté pour résoudre cette énigme.
- Comment voyez vous la chose ? demanda Joséphine. Un vol dans le secteur sécurisé du train et le premier jour du voyage voilà qui n’est point commun n’est-ce pas ?
- Joséphine a raison. L’employé de la compagnie a posé, lui-même, l’étui dans le coffre fort destiné aux objets précieux et la porte n’a pas été forcée.
- Ah mes amis, vous pensez beaucoup et vous pensez bien. Il est encore trop tôt pour affirmer quoi que ce soit, mais les circonstances de ce vol me rappellent une affaire qui avait défrayée l’opinion en son temps. Le mystère de la chambre jaune.
- Une chambre jaune. Quelle horreur. Je ne pourrais jamais dormir dans un habitat pareil ! s’exclama Joséphine.
- C’est vrai Mademoiselle, mais comme tous les mystères, il avait été éclairci et je pense que celui qui nous préoccupe aujourd’hui ne tardera pas à l’être. J’ai rencontré un de mes amis, Sir Archibald Fox, ancien officier au service de sa majesté. Il est en train de faire activer ses relations pour me donner un renseignement qui a une importance capitale dans cette affaire.
- Un Anglais ?
- Oui, mais qui vit en France et en Italie, selon ses humeurs. Ce qui fait qu’il a de nombreuses relations dans ces pays. Dès que j’aurais la réponse à ma question je serais en mesure d’en donner une autre quant à l’affaire qui nous concerne.
- Voilà le maestro qui s’approche du bar. Il a l’air moins abattu que ce matin. Se serait-il fait une raison ?
- Monsieur de Verneuil, il a tout simplement reçu la réponse de son assurance. Et apparemment celle-ci semble lui convenir.
Un petit sourire effleura sa moustache et ses yeux se firent rieurs…
- Allons monsieur Poirot, vos petites cellules vous ont certainement fait une confidence…
- Mademoiselle, restons logiques. Pour qu’un objet précieux disparaisse d’un coffre fort, faut-il encore qu’il y ait été mis. Toute la question est là. Bientôt nous aurons la réponse et Poirot pourra continuer ses vacances .
 
 

Rédigé par Fernand

Publié dans #Voyage

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