La fin du voyage

Publié le 10 Décembre 2024

 
Suite à une entrevue avec son père, Cécile en sait un peu plus : il semblerait que ce vol ne soit qu'un stratagème pour détourner l'attention du personnel et des voyageurs, car Hercule Poirot himself serait dans ce train et sur une importante affaire.
Cécile en est toute bouleversée ! Son héros, en chair et en os, ici ! C'est sûr qu'avant la fin du voyage, il ressemblera tout le monde pour donner la solution du mystère.
 
En attendant, elle rejoint Joséphine chez Marco Morassi pour leur faire part des derniers éléments. Mais l'affaire se complique encore avec la découverte d'un pendentif en forme de clé d'argent dans la cabine du beau Marco. Cécile est perdue devant tant de choses disparates. Tout lien logique ente les divers éléments est impossible. Cependant, le Marco lui paraît bien trop détendu pour que ce vol en soit réellement un. Il doit être dans la confidence du fameux stratagème... son violon doit être en lieu sûr. D'ailleurs, l'étui retrouvé chez les deux affreux est absolument vide d'empreinte. Aucun violon n'a séjourné la-dedans ! Encore un indice qui n'en est pas un !
Joséphine approuve d'un hochement de tête pensif quand le sifflement strident du tarin les fait sursauter. Un  haut-parleur annonce l'arrivée au terminus dans deux heures et propose aux passagers de se réunir au wagon-bar. Un cocktail d'adieu les attend.
 
Dans la wagon-bar, les conversations se croisent, quelques rires, des chuchotements, des regards en coin, occupent l'espace. M. Hermann Farina et sa fille Anita conversent avec Archibad Fox, Sarah de Albran s'entretient avec Marie-Judith Dupin, de peinture sans doute.
Les trois Q ont troqué leurs kilts pour des pantalons trop courts et tiennent le bar. Ils n'en sont manifestement pas à leur premier verre !
Eugénie Charpentier arrive à son tour, élégante. Jean-Baptiste Noël, dandy magnifique et galant homme, se précipite vers elle, lui offre une coupe de champagne. Marc de Verneuil observe la scène, confortablement installé dans un fauteuil, un whisky à la main.
Luis, le discret, accoudé au comptoir, se marre en voyant entrer la grosse dondon, toujours accompagnée de sa ravissante bonne, Jeanne. Valentin Poésy, le romancier, prend des notes... sans doute pour son prochain roman... faut dire qu'il a sous les yeux une galerie de personnages remarquables !
Joséphine, Cécile et Marco trouvent une table libre.
- Tiens, papa n'est pas arrivé? s'inquiète Cécile.
 
Jean Martin entre à ce moment-là, accompagné d'Hercule Poirot. Yeux exorbités de Cécile qui agrippe le bras de Joséphine. Son regard croise celui de Poirot qui lui fait un clin d’œil, avant de prendre la parole :
- Mesdames, messieurs, tout d'abord, je tiens à vous rassurer sur le sort du violon. Il est en lieu sûr et ce vol, comme certains l'ont déjà compris, n'était qu'une mise en scène pour détourner l'attention d'une affaire sur laquelle M. Martin et moi-même enquêtions. Il y avait, dans ce train, deux individus soupçonnés d'espionnage international. Grâce au flair de M. Martin et de mes petites cellules grises, nous avons pu réunir suffisamment de preuves pour les arrêter. Ils sont sous bonne garde et seront livrés à la police dès notre arrivée. Mais pour l'heure, profitez des derniers instants de votre voyage.
Poirot soulève son chapeau en guise d'au revoir et quitte le wagon. Cécile avale son verre cul sec et en demande un second. Les conversations reprennent, des mots volent, le train siffle.
 
Terminus ! Tout le monde descend et s'éparpille vers son destin. Sur le quai, suivant des yeux la jolie silhouette de Jeanne, le conducteur de la locomotive, Stéphane, reste seul. Cécile le salue avant de quitter à son tour la gare, avec son père. La mission est terminée, les vacances à Istanbul peuvent commencer. Et comble de bonheur, sa motivation secrète, marcher dans les pas de son héros préféré, s'est réalisée au centuple. Il est venu à elle !
 
Durant le voyage, la complicité entre Joséphine et Cécile s'est muée en amitié. Quelques années plus tard, Cécile a démissionné de son salon de coiffure pour monter un projet avec Joséphine, devenue modiste. Cécile invente des coiffures adaptées aux merveilleux chapeaux créés par Joséphine. Leur salon/boutique ne désemplit pas. C'est ainsi qu'elles ont vu défiler les grandes dames dames rencontrées dans l'Orient Express qui, en plus de leur confier leurs têtes, leur confient aussi leurs petits secrets, mais ça, ni la coiffeuse, ni la modiste n'iront vous les dévoiler.
 
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Rédigé par Mado

Publié dans #Voyage

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