L'INCONNU..
Publié le 20 Novembre 2024
Un retour dans ma cabine afin de profiter d'un peu de silence, après les péripéties ubuesques de mes amis de voyage.
Eric frappe à la porte trois petits coups, puis passe la tête, se voulant joyeux, bien que je dénote un soupçon de fatigue.
- Dans une demi-heure au wagon-restaurant, me dit-il !
J'acquiesce.
Mon regard se pose sur le paysage, nuit est tombée.
Je me refais une beauté, puis m'apprête à partir ; à ce moment la porte de la cabine s'ouvre violemment. Surprise, un cri sort de ma bouche..
- Qui êtes vous..? que faites vous là ?
Sûr de lui, l'homme entre un pied dans l'embrasure de la porte, l'air mécontent, puis confus, son visage tel un arc-en-ciel de mal-être, bégaie, rougit et finit par s'enfuir sans refermer la porte.
Allant d'un pas léger me restaurer, je reconnais en chemin l'étrange individu, levant les bras et divaguant seul vers son destin culinaire.
Je croise Ivanovna et Milena en pleine discussion, je leur souris, elles continuent sans me voir, pourtant le couloir est étroit, bon, bon...
Le salon-restaurant est plein il y règne une ambiance feutrée mais festive, un serveur en livrée me guide vers ma table, en fait nous serons quatre.
Un regard circulaire dans la salle, Eric n'est pas là.
Sur une nappe blanche, il y a une belle vaisselle ancienne, verres en cristal, une petite lampe de chevet rose près de la fenêtre.
Les présentations faites, le pittoresque jeune homme est assis devant moi, n'osant pas me regarder, son voisin, un personnage d'une cinquantaine d'années, médecin à la retraite sourit poliment, déploie sa serviette, la pose sur ses genoux en admirant avec envie les hors-d’œuvres présents, nous souhaitant bon appétit, le repas s'annonce excellent, Benjamin son fils sourit.
Mes yeux se posent sur une affiche nous conviant à un bal après dîner pur l'inauguration de ce train.
A la fin du repas, j'ai l'intention d'aller voir Eric, mais Benjamin me précède, je pense l'éviter mais ses yeux de chien battu, m'interpellent.
- Croyez chère madame, je suis confus de mon comportement de tout à l'heure. Je suis tellement heureux de participer à ce fabuleux voyage, je suis venu avec mon père, je me présente, Benjamin Constant, neurochirurgien à Paris.
Je n'écoute que d'une oreille ses excuses, quand le médecin du train m'interpelle, l'air consterné, m'apprenant que mon ami Eric a fait un malaise.
Posant une main amicale sur mon épaule, Benjamin me suis à l'infirmerie.
- Votre ami fait une détresse respiratoire, peut être un pneumothorax..