Ghislaine
Publié le 5 Décembre 2024
Personnage :
Monsieur Jean Martin arrive à l'heure sur le quai de la gare.
Physiquement, il fait bien la cinquantaine. Cheveux gris. Yeux marrons très perçants. Grand et musclé. Mais il semble vouloir se fondre dans la foule. Il rase les murs comme s'il voulait être transparent. Sa tenue costume gris et cravate est impeccable.
Son voyage sur l'Orient Express est programmé depuis quelques années mais il ne veut pas en révéler la motivation profonde.
Son métier : il se dit qu'officiellement il sera commercial dans le domaine du matériel médical. Cela lui permettra de se rapprocher de certaines personnes qu'il a en vue.
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Dans le train
Jean hisse ses bagages et parvient à sa cabine.
Après avoir soigneusement inspecté sa chambre, sous les tapis, sous les tableaux, il range ses habits dans la magnifique armoire sculptée et s'assied derrière le bureau. Il sort ses notes et relit les descriptions de l'homme et de la femme avec lesquels il doit faire connaissance. Il regarde attentivement les photos des personnages à différents âges puis range tout dans le coffre de la cabine qu'il ferme soigneusement.
Sa fille, Cécile, a bien joué le jeu. Elle ne l'a pas regardé une seule fois en s'installant quelques cabines plus loin. Il lui envoie un court message auquel elle répond aussitôt. Moyen de communication bien pratique qui lui permet également de la géolocaliser en permanence.
Il sort repérer les lieux. Dans sa tête, reviennent sans arrêt des prénoms, des images, le feu… Un léger vertige… Il se reprit et se dirigea vers le wagon bar.
Quelques individus y étaient déjà installés. Il commanda un whisky sec et se vautra dans un fauteuil confortable face au salon. Il scanna de ses yeux acérés les personnes l'une après l'autre.
Un whisky au salon
Jean sirote son whisky dans le salon, bien calé dans son fauteuil confortable. La pièce est sombre mais luxueuse. Quelques lampes éclairées sur le mur contribuent à cet aspect intime. Une odeur de chocolat, de café flotte dans l'air. Les tapisseries accentuent la sensation douillette, le cocooning. Les serveurs, très classe, déambulent afin de satisfaire tous les desiderata des clients.
Jean a bien vu les regards appuyés de sa fille, Cécile, en direction des deux inconnus accoudés à la fenêtre au départ du train. Justement, ils viennent d'entrer et se sont installés pas loin de lui.
Le plus grand, cheveux très courts et blancs, parle avec un léger accent. Son compagnon semble mal à l'aise et ne lui répond que par monosyllabes.
Il revoit dans sa tête les descriptions et les photos qu'on lui a données. Oui, le grand correspond bien. Peut-être en plus vieux. Sa peau se hérisse. Il doit rentrer en contact avec eux. Mais comment s'y prendre ?
Au moment, où leurs regards se croisent, il a le réflexe de lever bien haut son verre de whisky en les saluant comme s'il trinquait avec eux. "Ah, ce beau voyage qui nous emmène vers de belles contrées, n'est-ce pas ?" leur dit-il. Les hommes lèvent également leurs verres et la discussion peut alors commencer. Ils sont bien dans le domaine médical. Cela lui permet de parler de son métier de commercial dans leur domaine.