L'odyssée de Marc de Verneuil

Publié le 5 Décembre 2024

Monsieur de Verneuil
Le quai de la gare était en effervescence. Les porteurs, en blouse bleue, et les voyageurs, luxueusement vêtus, allaient et venaient chacun à la recherche de quelque chose. L’environnement de l’Orient-Express ressemblait à une kermesse où tout ce beau monde dansait sur une musique que personne n’entendait. Ce magnifique train, lui, semblait être un grand navire qui attendait, dans le calme, le départ pour s’élancer sur une mer de rails. Trois jours de voyage, ponctués de nombreux arrêts permettraient à ces privilégiés de découvrir les trésors des villes traversées.
Louis de Verneuil, élégant dans son costume veste croisée à la dernière mode de la fin des années trente, suivait tranquillement le porteur qui s’occupait de ses malles, indifférent à toute cette agitation, comme s’il était chez lui. Grand, petite quarantaine, sa gestuelle dégageait une impression de puissance naturelle qu’on ne pouvait pas ignorer. Pas de cravate, col ouvert, foulard de soie griffé. Des bottines de cuir fauve habillées de guêtres à boutons semblaient avoir été faites sur mesure. Certains regards s’attardaient sur son passage, moustache soignée et cigarette à bout doré aux lèvres, c’est vrai qu’il était intéressant à regarder. Titre de noblesse ancien mais ruiné par la république, il s’était reforgé une fortune honnête en faisant carrière dans l’industrie lourde. Ses usines fournissaient l’état Français dans le cadre de son réarmement... sujet du jour, s’il en était. L’année 1938 s’agitait de toute part et après les essais militaires de l’Allemagne pendant la guerre d’Espagne il était temps de prendre les choses au sérieux.
Ses occupations avaient attirées sur lui l’œil de certains services «  Hautement autorisés » et il avait accepté une mission. Celle-ci devait l’emmener à rencontrer des chefs d’industrie qui, comme lui, avaient des bureaux d’études qui travaillaient sept jours sur sept à améliorer leur production.
Son voyage était tout sauf un voyage d’agrément, pourtant il devait faire en sorte qu’il en soit ainsi !
Arrivé à sa cabine, il donna un bon pourboire au porteur qui le remercia en retirant sa casquette. Le chef de wagon se précipita pour lui ouvrir la porte et ranger ses bagages à l’intérieur. Tout était parfait. Pourtant habitué aux palaces et à un certain luxe, Louis reconnut que la réputation de ce train n’était pas usurpée. Mobilier en acajou et essences rares, fenêtres ornées de vitraux aux reflets dorés, tapis de laine et rideaux en satin... La moindre critique de mauvais goût n’aurait pas trouvé à faire son nid.
Avec une série de secousses, le convoi s’ébranla. La nuit était tombée et par la fenêtre, Louis regarda les lumières de Paris glisser lentement devant ses yeux. Sa pensée vint lui rappeler qu’un premier contact aurait lieu ce soir au dîner. Il sera appelé à partager sa table avec un autre convive. Ayant du temps devant lui, il en profita pour faire connaissance avec le cabinet de toilette. Il était à la hauteur du salon. Produits de soin de grandes marques, serviettes de coton blanc dédicacées du nom de la compagnie, miroir avec lumière incorporée qui ne laissait aucun espoir de survie à un point noir égaré sur le visage ou à un poil de barbe rétif. Sur l’habitat, rien à dire. L’interrogation portera, ce soir, sur la partie gastronomique.
Il s’était légèrement assoupi, bercé par le roulement du train, quant on frappa à sa porte :
- Monsieur de Verneuil, le dîner sera servi dans quelques instants.
- Merci, est-ce que mon convive est déjà présent ?
- Oui monsieur ! La dame vous attend. J’ai pris sur moi de faire servir du champagne pour la faire patienter.
- La dame ??? Vous avez bien fait. Veuillez lui présenter mes excuses pour mon retard, je vous prie. Informez-la que je ne saurais tarder.
Louis, ne s’attendait pas à un contact de ce genre. Il remit de l’ordre dans sa tenue et se dirigea vers la voiture restaurant. Le chef de rang l’accompagna à sa table. Assise sur une chaise habillée de moleskine bleue, une coupe de champagne à la main, elle le regarda venir et lui tendit sa main libre. Louis ne put échapper au baise main de rigueur.
- Monsieur de Verneuil je vous remercie de m’accepter à votre table, mes amis m’appellent Charlotte, mes ennemis me donnent du comtesse de Charleroy.
- Charlotte, je vous remercie d’orner de votre beauté, ma modeste table.
- Si nous trinquions Louis ?
Malgré son calme apparent, les questions fusaient dans son cerveau. Qui est-elle ? Fait-elle partie du protocole ? N’est-elle pas un peu trop belle ? Attention mon vieux tu n’es pas encore rompu à certaines manigances... Ce milieu n’est pas le tien, ces gens-là ne travaillent pas avec leurs mains. Sauras-tu faire la part des choses ? L’avenir en décidera. 
La rencontre
Louis lui avait offert ce voyage. Marc considérait plutôt cela comme une obligation de pèlerinage que son vieux père, malade, ne pouvait plus réaliser. Il lui avait fait la leçon.
- Tu verras, c’est un train magique, j’y ai rencontré ta mère. En quelques jours, de complices nous devînmes amants. Nous nous mariâmes en 41 et tu arrivas en 42. Tu vois, nous n’avons pas perdu de temps. Aîné de la fratrie, tu me représentes et tu diriges nos affaires avec bonheur. Je ne tarderai pas à rejoindre ta mère, qui a juré de m’attendre. Si ! Si ! Ne dis pas le contraire, les tempêtes que j’ai du affronter dans ma vie m’ont appris à appréhender la réalité des choses. Je te demande, simplement, d’aider tes frères et sœurs à accomplir leur chemin respectif.
Marc eut un sentiment ému en repensant à ces paroles. Mais bon ! se dit-il chassons la nostalgie et essayons de survivre à ce amas de luxe disparate, de cristallerie, argenterie, tapisserie et autres qui vous donnent l’impression d’être un nabab. Il ne manque plus qu’un sérail pour que l’illusion soit parfaite.
Reconnu par ses pairs dur en affaire, Marc n’en était pas moins amoureux de la nature et du calme. Habitué aux palaces qu’il fréquentait dans le cadre de ses affaires, il appréciait les instants de fuite qu’il s’accordait, hélas, trop rarement. On le disait timide avec les femmes alors qu’il n’en était rien. Sa position sociale le prédisposait, tout simplement, à la prudence.
- Monsieur de Verneuil, le dîner va être servi. Si vous voulez bien me suivre, je vais vous indiquer la table qui sera vôtre pour la durée du voyage. Comme vous le savez l’usage veut que personne ne soit seul à table. J’ai pris l’initiative de choisir un convive qui, j’en suis sûr, vous sera agréable. J’ai fait servir du champagne pour patienter et vous permettre de faire connaissance.
- J’espère que cette malheureuse victime a le sens de l’humour.
- Je le crois Monsieur, je le crois vraiment.
- Vous m’intriguez monsieur le Chef de rang.
- Nous sommes arrivés Monsieur.
Une jeune femme, rousse éclatante, aux yeux verts pétillants, une coupe de cristal où les bulles de champagne dansaient la sarabande à la main, lui adressa un sourire éclatant. L’instant de surprise passé, Marc vint à elle et se présenta.
- Bonsoir Madame, Marc de Verneuil... Pour vous servir.
- Mademoiselle Joséphine Castala. Médecin. Bonsoir Monsieur et merci de m’accepter à votre table.
- Mademoiselle, quel homme serait assez fou pour refuser la compagnie de la beauté et la fraîcheur du printemps à sa table.
La robe de couleur vert amande qu’elle portait avec élégance et son petit chapeau de toile fine fleuri de fleurs des champs étaient de bon ton avec les habitudes de ce train de légende.
Marc prit place. Il la regarda. Elle porta la coupe de champagne à ses lèvres sans le quitter du regard.
La bataille était engagée.
Le Stradivarius
L’ambiance de la voiture restaurant était au beau fixe. Un calme de bon aloi accompagnait la satisfaction des convives dégustant les œuvres du Chef Français défilant dans leurs assiettes. Le service feutré des serveurs était à l’image des lieux. Ils semblaient nager sur une mer de cristal et d’argent, attentifs au moindre désir de ces privilégiés qu’ils allaient servir pendant plusieurs jours. Quelques petits rires étouffés, çà et là, humanisaient, quelque peu, le comportement guindé de cette assemblée.
A leur table, Marc et Joséphine s’appliquaient à faire connaissance en buvant du champagne.
- Savez vous, Marc, que ma mère est Française comme vous et que je suis Espagnole par mon père ?
- Étonnant ! Et si je vous disais que ma mère est Espagnole et que je suis Français par mon père, qu’en penseriez vous ?
- Je dirais que vous vous moquez et qu’il est temps d’aller se reposer. Je vous souhaite une bonne nuit.
- Vous avez raison...Disons à demain, au petit déjeuner ?
- Peut-être bien que oui... Peut-être bien que non.
- C’est votre côté Normand qui se manifeste ?
- Veuillez vous taire vilain garçon et raccompagnez moi à ma cabine.
 
Attablé, avec devant lui un café délicieusement aromatisé, Marc se posait des questions quant au comportement matinal de son voisin de table. Celui-ci, après un bref salut, regardait sans cesse autour de lui et semblait attendre quelque chose. Ses traits tirés dénonçaient une nuit blanche. Un membre du personnel s’approcha et murmura à son oreille. Il se leva précipitamment et le suivi.
Bizarre, pensa t-il. Une mauvaise nouvelle sans doute ou…
- Déjà levé ? Ne me dites pas que vous êtes en train de travailler. Je crois plutôt que vous êtes perdu dans des pensées inavouables. Dites moi tout ! Et il se pourrait que je vous pardonne.
- Bonjour Joséphine. J’espère que vous avez passé une nuit délicieuse. Vous semblez pleine d’énergie, et ma foi, cela vous va très bien.
- Seriez vous un flatteur du Dimanche ?
- Nous sommes Samedi, chère Joséphine. Désolé d’avoir à vous le rappeler… Mais connaissez vous le nom de notre voisin ?
- Oui. Il s’agit d’un grand chef d’orchestre et non moins grand violoniste, mondialement connu. Vieille noblesse Vénitienne. Grande classe et...Bel homme. Divorcé, ce qui ne gâche rien. Il s’appelle Marco Morassi.
- Bravo ! J’ai bien fait de m’adresser à vous. Il semblerait qu’il soit dans votre collimateur. Toujours est-il qu’il avait l’air extrêmement soucieux ce matin… Avez vous remarqué que le personnel est nerveux. Leurs yeux vont et viennent dans tous les sens. Je veux en avoir le cœur net. Vous en profiterez pour commander votre petit déjeuner.
Effectivement la valse chaloupée de la veille s’était transformée en un va et vient chaotique qui ne présageait rien de bon. Marc se décida à appeler un serveur :
- S’il vous plaît…
- Oui monsieur .
- Quel est le motif de cette effervescence ?
- Oh monsieur, un fait inhabituel qui ne saurait, en aucun cas, rompre la quiétude de votre voyage. Soyez rassuré.
- Mais encore... Allons mon voisin a quitté sa table comme si la foudre l’avait frappé.
- C’est que le Maestro Morassi est parti vérifier une mauvaise nouvelle à la voiture administrative...Et
- ET ??
- Il se trouve que c’est là bas que sont consignés les objets précieux que les passagers confient à la compagnie.
- Quel est votre nom ?
- Gaspard Monsieur, pour vous servir.
- Bien Gaspard ! Allez droit au but et finissez vos phrases, que l’on finisse par comprendre ce qui se passe ici.
Pris dans une impasse morale, Gaspard se pencha vers Marc et chuchota à son oreille :
- Le Stradivarius du Maestro a disparu !
- Le stradivarius ?
Marc et Joséphine échangèrent un sourire gourmand. Voilà un événement qui allait enjoliver la monotonie de la promenade.
- Votre avis Joséphine ?
- Comme le vôtre Marc.
- Ne m’a-t-on pas dit qu’un certain légume voyageait avec nous ?
- Si fait mon cher. Un nommé POIROT !
Enquête avec Poirot
Quelle Journée ! Depuis ce matin l’information qui tenait le haut du pavé s’appelait » Stradivarius « . Sa disparition inexpliquée était le sujet principal des discutions de salon. On avait déjà donné un nom à cette affaire : Le mystère du train des milles et une aventures. Les uns et les autres s’épiaient et argumentaient à qui mieux mieux leurs idées les plus folles. Ils avaient, tous, repéré un suspect qui, à leurs yeux, ferait un coupable idéal. Le problème c’est qu’ils avaient chacun le leur et ne voulait pas en démordre.
Marc de Verneuil et Joséphine Castala s’affrontaient dans un débat qui allait, si on peut dire, bon train.
- Regardez celui-ci Marc ! J’ai entendu son nom : Jean-Baptiste Noël. Il paraît sympathique, mais il dit, à qui veut l’entendre, que c’est grâce à un gros gain au jeu qu’il a pu s’offrir ce voyage. Gagner, c’est un fait, mais au jeu on perd souvent et pour se refaire il faut parfois user de moyens quelque peu…
- Oui, bien sûr. Mais en faisant preuve d’une imagination débordante,nous pourrions trouver sans peine, une motivation suffisante à chacun d’entre nous. Tenez, en voilà un autre qui a le don de passer inaperçu. Il parle très peu, uniquement par obligation. Convenez que ce sont là des comportements incompatibles avec les espérances que l’on peut attendre de ce voyage. Gaspard m’a dit qu’il s’appelait Jean Martin. Le nom le plus porté en France. La meilleure façon d’être anonyme, ne trouvez vous pas ?
- Resservez moi du champagne Marc... Mais je crois bien que notre célèbre détective au nom de légume, fait son apparition.
- En effet. Et Gaspard l’accompagne. Ce garçon me fait de la peine. Il tremble de tous ses membres. Ne dirait-on pas que ce train lui appartient ?
En effet, le serveur vint à eux accompagné par un monsieur rondelet, court sur patte et affublé d’une moustache en guidon de vélo. Bien mis de sa personne il portait, encore, des guêtres en cuir beige sur des chaussures bien cirées.
- Monsieur de Verneuil, permettez moi de vous présenter Monsieur Hercule Poirot qui a accepté de mettre ses compétences, en la matière, au service du maestro Marco Morassi.
- Soyez le bienvenu à notre table Monsieur le détective. Je vous présente Mademoiselle Joséphine Castala qui embellit, par sa présence, mon état de célibataire renfrogné.
- Renfrogné. Je suis d’accord, mais ce n’est pas son seul défaut. Il en a tellement que la liste serait trop longue et vous perdriez patience Monsieur Poirot.
- Merci pour votre accueil. J’ai décidé de m’entretenir avec chacun des passagers pour me faire une idée sur la raison de leur présence. Car voyez-vous l’affaire est d’importance et mes petites cellules grises ne demandent qu’à travailler. Un Stradivarius ! Convenez que j’étais obligé de laisser mes vacances de côté pour résoudre cette énigme.
- Comment voyez vous la chose ? demanda Joséphine. Un vol dans le secteur sécurisé du train et le premier jour du voyage voilà qui n’est point commun n’est-ce pas ?
- Joséphine a raison. L’employé de la compagnie a posé, lui-même, l’étui dans le coffre fort destiné aux objets précieux et la porte n’a pas été forcée.
- Ah mes amis, vous pensez beaucoup et vous pensez bien. Il est encore trop tôt pour affirmer quoi que ce soit, mais les circonstances de ce vol me rappellent une affaire qui avait défrayée l’opinion en son temps. Le mystère de la chambre jaune.
- Une chambre jaune. Quelle horreur. Je ne pourrais jamais dormir dans un habitat pareil ! s’exclama Joséphine.
- C’est vrai Mademoiselle, mais comme tous les mystères, il avait été éclairci et je pense que celui qui nous préoccupe aujourd’hui ne tardera pas à l’être. J’ai rencontré un de mes amis, Sir Archibald Fox, ancien officier au service de sa majesté. Il est en train de faire activer ses relations pour me donner un renseignement qui a une importance capitale dans cette affaire.
- Un Anglais ?
- Oui, mais qui vit en France et en Italie, selon ses humeurs. Ce qui fait qu’il a de nombreuses relations dans ces pays. Dès que j’aurais la réponse à ma question je serais en mesure d’en donner une autre quant à l’affaire qui nous concerne.
- Voilà le maestro qui s’approche du bar. Il a l’air moins abattu que ce matin. Se serait-il fait une raison ?
- Monsieur de Verneuil, il a tout simplement reçu la réponse de son assurance. Et apparemment celle-ci semble lui convenir.
Un petit sourire effleura sa moustache et ses yeux se firent rieurs…
- Allons monsieur Poirot, vos petites cellules vous ont certainement fait une confidence…
- Mademoiselle, restons logiques. Pour qu’un objet précieux disparaisse d’un coffre fort, faut-il encore qu’il y ait été mis. Toute la question est là. Bientôt nous aurons la réponse et Poirot pourra continuer ses vacances .
Terminus
Tout le monde avait fait connaissance. Le bon ton étant de mise, l’ambiance dans les salons était celle d’une croisière, où les invitations étaient réservées à une certaine classe...Pour ne pas dire « Classe certaine ». On papotait beaucoup mais le sujet principal des conversations était, sans conteste, l’affaire du violon. Pensez donc ! Un Stradivarius ! On s’en parlait à mots couverts, d’autant plus que chacun avait son idée sur le nom du coupable. Ce fait de voyage allait se transformer en un souvenir qui sera raconté, voire amplifié. Qui le racontera pourra se glorifier de pouvoir dire « J’y étais », le vol n’étant pas encore élucidé, malgré la présence d’un célèbre détective, le mystère demeurait entier.
Assis, près l’un de l’autre, Joséphine et Marc conversaient à voix basse et les regards qu’ils se portaient laissaient supposer que l’ami Maxime n’allait pas tarder à devenir l’Ex de mademoiselle Castala. Se frayant un passage entre les convives, Poirot vint à eux et prit place à leur table.
- Bonjour mes amis. J’ai pris la liberté de commander du champagne, dit-il d’un air guilleret.
- A la santé de qui boirons-nous Monsieur Poirot ? demanda Marc de Verneuil.
- Nous boirons à la santé de l’entrevue que je viens d’avoir avec le Maestro Morassi.
- Auriez-vous résolu l’énigme ? demanda avec gourmandise Joséphine.
- Mon ami, Sir Archibald, que j’avais sollicité, a répondu à mes attentes. Ses relations dans le domaine de la finance ont amené de l’eau à mon moulin, et une réponse à la question fondamentale que nous nous posions tous : Quel est le motif du vol ?
- Et alors ? s’exclama Marc.
- Et alors ! L’affaire est résolue. D’ailleurs c’est bien simple, nous pourrons dire qu’il n’y a jamais eu d’affaire.
Marc s’approcha de Poirot, et, doucement, suggéra :
- Serait-ce une affaire qui ne concerne que des gentlemans ? Une de celle que l’on n’écrit pas ?
- Nous dirons, mon ami, qu’il s’agit d’une aventure qui crée un engouement, propre à susciter l’intérêt d’une promenade entre gens du meilleur monde.
- Je l’avais entendu dire, mais je constate que c’est la vérité ; Poirot, vous êtes un sage... Je lève mon verre à vos petites cellules grises.
Ainsi fut fait.
 
De retour à Paris, chacun et chacune retourna à ses affaires.
Pourtant, quelques semaines après, Marc reçu un coup de fil de Poirot.
- Quelle joie de vous entendre, Monsieur le meilleur détective du monde. Quelles nouvelles m’apportez vous ? En votre compagnie, j’ai beaucoup appris et j’ai failli changer de métier.
- N’en faites rien, vous n’y rencontreriez que mensonges et mauvaise foi saupoudrés d’aléas les plus divers. Je vous appelle pour vous apprendre que notre violoniste a retrouvé le Stradivarius. Il a tenu à m’annoncer, lui-même, cette bonne nouvelle.
- Tiens donc ! Voilà qui termine bien la tragédie de notre aventure. Mais qui l’a retrouvé ?
- Figurez-vous que dans le cadre de son service et par le plus pur hasard, votre serveur favori, Gaspard, l’a retrouvé dans une consigne de notre gare de départ dont la porte était entrouverte.
- Vous m’en direz tant Poirot. Quand je pense que certains esprits chagrin clament à tout va que le monde est mal fait…
- Je ne vous le fais pas dire Verneuil. La raison a parlé et Morassi l’a enfin entendue. Mais, dites-moi, avez-vous des nouvelles de mademoiselle Castala ?
- Si fait Poirot. Elle s’appelle maintenant Joséphine de Verneuil.
- Mes petites cellules grises ne m’avaient pas trompé. Tous mes vœux de bonheur, Marc, à vous et à votre charmante épouse. J’ai rarement rencontré un couple aussi beau que le vôtre. Si vous avez un fils, lui ferez-vous faire le même pèlerinage ?
- Ma foi, ne dit-on pas : Jamais deux sans trois ?
 
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Rédigé par Fernand

Publié dans #Voyage

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