LE PAPILLON BLEU…….
Publié le 5 Août 2024
Elle était là, elle m’attendait, qui, LA VIE….
Je suis née une belle nuit d’été, à 23h 55, m’a dit maman, me regardant dans le creux de son bras, comme la plus belle merveille du monde.
Attendue pendant plus de 9 mois, en musique douce et apaisante.
Des câlins déjà, je sentais sa main sur moi, dans son ventre, j’étais réceptive à son amour, j’aurais voulu y rester longtemps, je ressentais sa souffrance quand on lui faisait du mal.
- Ah non me disais je, me voyant déjà en petite fille forte et vindicative pour défendre ma génitrice.
De la musique et du rêve, la mer est mon évasion……
Je n’aime pas l’instabilité, mais cette eau vivante, lorsqu’elle se déchaine, je ressens sa rage semblable à la mienne.
Elle m’hypnotise, on se comprend, l’écume de ses vagues gigantesques ne m’atteint pas ou si peu.
Ses grosses larmes volent de ci de là, puis la présence de la lune calme ses ardeurs.
Assise sur la plage, les bras croisés, comme en transe, l’intranquillité me surprend et des larmes coulent avec frénésie sur mes joues.
Je regarde le ciel, ce tapis d’étoiles, mes yeux sont brouillés, une étoile filante me laisse en rêverie.
A l’aube, les piaillements des mouettes me réveillent et l’astre du jour se lève lentement, enveloppé d’un ciel chargé de couleurs douces.
En m’étirant, je reçois sur la main une plume légère colorée d’un bleu azur.
Mes yeux jettent un regard circulaire vers le ciel et les environs, mais rien de suspect ressemblant à la jolie plume bleue… était-ce un présage particulier ?
Une douleur intense me plie en deux, les mains sur mon cœur je tombe à genoux et le visage de ma mère m’apparaît, un sourire triste, toujours aussi belle, je l’aime.
Soudain, les cris aigus de ma petite sœur sautant dans la piscine en plastique (achetée par papa..)
Morphée replie ses ailes, me réveille en sursaut, je me frotte les yeux.
Je ne suis qu’une petite fille de 10 ans, émotive, rêveuse, peut-être trop de livres d’aventures en tête…
Quelques années plus tard, après le divorce de mes parents, ma vie rencontre l’empathie dans mon travail et, par hasard, l’écriture, la résilience et un bonheur particulier et fragile….
et le papillon bleu s’envola, ses ailes, envoyant d’infimes larmes d’azur….