Ben et les mots de fin

Publié le 18 Avril 2024

 
Aujourd'hui j'ai l'âme vagabonde. Je décide de me déplacer avec le tram, en compagnie des citations de BEN, pour me rendre à la Gare de Nice, avenue Thiers.
Je m'assieds près d'une fenêtre, mon esprit est en transit très lointain.
Au milieu des teintes bleues de Kersalé, ma raison erre dans une époque phosphorescente. Les lampadaires imposent un mouvement de couleur bleu, qui s'étalent le long du trajet, par des jeux de lumières qui créent des formes étoilées multiples et imaginaires.
Je vois au travers des vitres des ombres chinoises qui laissent. percevoir des personnages sympathiques. Je m'endors doucement par le roulement des roues sur les rails comme du morse. Je rentre dans un songe plutôt réel, déjà vu.
Je suis au milieu des montagnes avec des sommets encore enneigés, quelle beauté !!
Voyage aventureux et féerique.
Je suis accompagnée d'un homme, que je ne connais pas, équipé d'un anorak très chaud, bonnet, gants, chaussures de montagne, pitons, mousquetons attachés à la taille, il me dit :
- Prête ? en avant...
- Qui ? moi, pour aller où ?
Il me répond :
- Là-haut.
Une brume voile mon regard, je lève les yeux vers le ciel, alors, j'aperçois le sommet de la Junfrau " le toit de l'Europe", voyage redoutable et aventureux, mais oh combien merveilleux. J'en suis impressionnée.
Je reste saisie un instant et dis :
- Je ne crois pas pouvoir faire ce sommet, je n'ai jamais grimpée aussi haut en altitude.
Il ne m'écoute pas, comme si je n'existais pas.
Le spectacle rendu, si doux à mes yeux, m'offre la Junfrau dans la vallée berlinoise. Il me donne le courage d'affronter le géant. En haut, le dôme majestueux, dominant le lac de Thoune, est le paradis des amateurs d'aventures.
Timidement je commence à marcher, marcher, marcher, sans m'arrêter, le vent me caresse les joues, mon souffle est court, mais cela va très bien, j'en suis très surprise.
L'homme grimpe sans parler. Je transpire, malgré le froid sec, mes doigts sont bien irrigués. Après plusieurs heures de marche, nous atteignons le bas de la voie pour atteindre le sommet. Eh voilà que l'homme déroule un gros ballon muni d'un d'un siège de bois, il se déploie et nous emporte vers le sommet. Je suis abasourdie.
Je souris malgré mon angoisse, en regardant le vide sous mes pieds.
Quelques minutes plus tard, nous apercevons le sommet de la Junfrau et de l'Eiger, tout près, avec une vue époustouflante sur toutes les Alpes berlinoises.
Quelle splendeur !!
J'en ai le souffle coupé ! Je me sens très émue devant ce panorama sublime.
Baignant dans une joie indicible, j'entends...
- Madame, Madame, réveillez-vous !
Je sursaute, le contrôleur me dit :
- C'est le terminus
- Oh zut, j'ai raté mon arrêt ! excusez-moi, j'ai dû rêver !!!
Après l'extase, le plancher des vaches, plus sûr, me ramène à la réalité, je descends du tram. Autour de moi, les lampadaires illuminés brillent dans la nuit et me donnent l'impression d'être dans les étoiles
Ce voyage avorté a été très court, mais d'une splendeur féerique, presque surnaturel.
 
 

Rédigé par Arlette

Publié dans #Ville

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