POEMES EN PROSE
Publié le 19 Janvier 2024
Lumière. Tu t'allumes et tu m’éblouis. Sous les feux de la rampe, je ne vois plus mon public. Tu me fixes. Tu me gênes. Tu me stresses. Hésitante, je bégaie. J'ai honte. Tu t'adoucis alors. Tu as compris. Ne m'éclaire pas, pas tant. De la douceur afin que je puisse m'exprimer sans qu'on ne voie trop les sillons de mon visage.
Sillons de mon visage, de ma vie. Ils me creusent m'inquiètent. Là une douleur, là une marque de plus. Jusqu'à quand ? Aurai-je le temps d'en profiter, d'aimer ceux qui m'entourent, de les voir grandir, de les voir vieillir, de les aider à traverser les orages, les pluies.
Pluie dense, forte à grêlons qui détruit. Ton rôle a changé. Tu inondes les rues, fais souffrir. Tu es censée remplir les lacs mais là, tu les fais déborder. Tu es censée faire pousser les semences, grandir les fleurs, nous rafraîchir après la canicule. Tu nous fais peur. Lorsque tu arrives, les alertes se lèvent. Les sirènes hurlent comme pour un incendie.
Incendie qui détruit ce que l'homme a créé. La lumière du soleil t'attise. Sur les sillons de terre, tu te propages, t'étales. La pluie ne t'arrête pas. Tu laisses libre court à ta colère, à ta haine. Rien ne restera vivant après ton passage. Tu es allumé par l'homme qui s'acharne ensuite à te tuer. Que de contradictions !
/image%2F2034508%2F20160830%2Fob_8befea_1009194.jpg)