ESCAPADE à TUNIS
Publié le 25 Novembre 2023
Les rayons du soleil caressent mon visage endormi, mes yeux s’ouvrent difficilement, mais la vue de cette mer aux reflets scintillants, m’attire vers le balcon. Quelques exercices en respirant l’air iodée, me voilà sous la douche. Le magnétisme de l’eau tiède qui coule sur mon corps me réveille totalement. Tenue décontractée, je brosse et attache mes cheveux, une touche de maquillage, me voilà prête pour l’escale à Tunis.
Comme par hasard, je retrouve Alistair sur le pont. Nous nous dirigeons souriants vers la salle à manger, pour le petit déjeuner où nous attend Anne-Sophie. Après le dîner, autour d’une bouteille de champagne, nous avons fait plus ample connaissance. Des goûts communs de femmes éprises de liberté nous rapprochent. Profiter de cette escale, ensemble, nous a paru évident.
En compagnie d’Alistair, nous assistons à l’accostage du « Comté de Provence » au port de la Goulette. La ville s’étend à perte de vue.
Soudain l’original de la croisière, très remarqué depuis l’embarquement, déboule, dans une tenue que je qualifierai de déplacée, frappant avec énergie sur son tam tam bariolé. Nous voilà tous entraînés dans un déhanchement, sous le son d’une musique diabolique. Nous reconnaissons certains convives de la table du commandant, que nous saluons en riant.
Sur le port de la Goulette, un groupe de musiciens, entourés de dromadaires, nous accueille chaleureusement. Les bâtiment blancs aux dômes arrondis se détachent sous un ciel azuré. Autour de nous se pressent les marchands ambulants, nous sommes lynchés par les taxis qui nous proposent des prix exorbitants, le bruit est infernal.
Alistair nous entraîne vers des rues étroites, aux petites maisons très typiques. Il a l’air de connaître, nous le suivons, confiantes. Sur une place un petit train attend les touristes. Embarquement immédiat pour un dépaysement total. Carthage, ville très huppée, construite sur d’anciennes ruines qui en font son charme. Le Musée Bardo, situé dans le somptueux Palais Bayram, où l’on découvre les célèbres mosaïques romaines.
Le plus merveilleux moment de la journée. Flâner à Sidi Bou Saïd, village haut en couleurs, ruelles tortueuses, architecture andalouse, niché sur les falaises, qui domine Carthage et le golfe de Tunis.
Un thé à la menthe, servi sur la terrasse, vue panoramique au Café des Délices. J’émets le regret de l’absence de Valentine, qui nous aurait fait un magnifique reportage photos. Dans un grand éclat de rire, nous nous donnons rendez-vous dans dix ans.
Marcher ça creuse ! Alistair, en vrai gentlemen nous offre un déjeuner au restaurant EL MRABET tout près de la grande mosquée Zitouna. Un festival de saveurs exotiques accompagné d’un verre de boukha, eau de vie de figues. Je me délecte d’un koucha d’agneau et de cornes de gazelles. Le repas est animé. Anne-Sophie, décoratrice, est venu chercher l’inspiration pour un futur projet. Alistair se dévoile sous l’effet de l’alcool. Il me réitère sa demande de le rejoindre à New York, dans son école d’écriture. Anne-Sophie s’amuse de me voir intimidé par cet homme plus que séduisant. Aucune envie de précipiter les choses, la croisière n’est pas terminée.
L’après-midi se termine dans la Médina centenaire de Tunis. Nous arpentons, éblouis, parmi les sacs d’épices aux arômes enivrants, les étalages de tissus, poufs et céramiques. Anne-Sophie et moi jouons aux mannequins, avant de choisir des « Djebbas » robes tissées main. Alistair me passe autour du coup un collier en pierres et bois, cordon cristaux et macramé, il offre un bracelet ciselé à ma nouvelle amie.
Nous remontons sur le bateau, épuisés mais enchantés de cette escale à Tunis.
Je m’empresse d’ouvrir mon journal pour ne rien oublier.