SUBLIME ET SURPRENANTE CROISIÈRE

Publié le 20 Décembre 2023

 
Personnage
 
Je m’appelle Dominique D…….      
J’ai 60 ans, divorcée depuis quelques années
Je suis de taille moyenne, 60 kg, de longs cheveux longs blonds et les yeux verts.                  
J’étais aide-soignante, et toujours en observation d’une personne fragile à aider.
Je suis née à Paris, « expatriée » à Cannes dans le sud de la France dans mon enfance.
Je porte au poignet les tatouages de mon fils et de mes petites filles.
Je suis hyperactive, passionnée de lecture, peinture et de voyages.    
Je recherche dans cette expédition, qui sera pour moi la première croisière, des découvertes intéressantes, sociales, intellectuelles et maritimes.
Je ne me sépare jamais de mon appareil photo.
 
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SUBLIME ET SURPRENANTE CROISIÈRE
 
 
LE COMTE DE PROVENCE
 
Nous sommes le 6 novembre 2023 , il est 12h30 .
Je suis très impressionnée à l’idée de faire cette croisière, la mer n’est pas mon élément favori, mais cela sera une nouvelle aventure.
Le nom de ce « bâtiment » maritime est déjà toute une histoire.
Je ne veux pas être en retard, ma valise, mon sac à dos et je saute dans le tram, direction le port de Nice.
L’embarquement vient de commencer, à première vue il y a des personnes qui sortent de l’ordinaire (j’ai repéré un grand monsieur aux cheveux blancs, petite moustache et un petit accent britannique très amusant).
Le capitaine nous accueille chaleureusement, c’est un homme de taille moyenne, un peu enveloppé, mais très, très volubile.
Après avoir donné mon état civil, ma cabine aura le n° 88 au premier étage, la chambre est sympathique, le minimum et vue mer…
Un regard par la fenêtre, je suis rêveuse, c’est un grand bateau, pas de tangage, enfin j’espère….
Mais pour le moment, je vais discrètement faire un discret repérage sans m’aventurer trop loin, peut-on se perdre sur un tel navire !
Déjà une jeune femme m’interpelle, grande, une chevelure incroyable rousse longs, des yeux verts pétillants, en discutant son accent anglais me plaît, elle est irlandaise de Dublin, je connais alors, peut être une amie de voyage.
 
 

LE DÎNER

Le dîner dans la grande salle est à vingt heures.

Je sors de mon sac à dos deux tenues, une belle robe longue noire le plastron en sequins, et mes talons que je chausse rarement ou bien un ensemble pantalon noir et un bustier en sequin vert.

Un petit coup d’œil par la fenêtre, la nuit est tombée doucement…
De petits coups donnés à la porte, c’est ABBY, la jolie rousse de mon arrivée, qui vient me chercher, vêtue d’une éblouissante robe noire sexy.
Le commandant, très élégant, accueille chacun de nous avec gentillesse et courtoisie, avant d’occuper une place d’honneur.
D’un commun accord, nous prenons place autour d’une table ronde où se trouve déjà Sir Edward un verre de whisky à la main, se levant à notre arrivée, bienvenue chères mesdames.
Nous rejoint Anne Sophie, jeune femme brune, sympathique.
 Le menu est placé à côté de notre assiette.
D’un regard, je découvre cette grande salle, couleur de fond prune et noire, un piano demi-queue blanc se trouve dans un coin où un musicien black commence doucement à élever quelques notes.
Mais revenons au menu, mes papilles se mettent en mouvement à la vue de ces mets raffinés et mon imagination m’emmène autour des couleurs de chacun des plats proposés.
Le vin rouge servi est un millésimé, excellent, proposé par un jeune garçon en livrée.
Des regards discrets fusent de tous côtés, confirmant la réussite du menu.
La femme d’une table voisine a un léger malaise, peut être la chaleur, mais se reprend avec un verre d’eau et son éventail.
Des fragrances subtiles nous émoustillent les narines.
Le repas se termine lentement, certains auront plaisir de se rendre au bar, afin de déguster un digestif.
D’autres lient connaissance avec leur voisins, ou bien se rapprochent du piano qui continue son œuvre de charme, le pianiste MILES joue à demande de certains.
Mon amie ABBY a flashé sur HECTOR, un peu mytho, mais bon c’est... à voir….
Je suis abordée par VALENTINE, de superbes yeux verts, habillée simplement d’un ensemble vaporeux dans les tons brun-doré, un appareil photo porté en bandoulière.
Notre conversation se concentre sur la photo, que j’ai pratiquée, j’ai apporté le mien lui dis-je.
Chemin faisant, nous arrivons au bar, afin de prendre un de leur meilleur whisky.
Sir EDWARD est en grande conversation avec un énergumène noir prénommé OOLALA, relatant de nombreux voyages en commun…
A minuit, je réintègre ma cabine, me jetant sur mon journal de bord, des couleurs, des senteurs, des musiques, hantent encore  mon cerveau tout en ébullition, alors vite à l’ouvrage….. 

 

LA PREMIÈRE ESCALE

Nous devons nous préparer pour la première escale.
BARCELONE, ville emblématique de monuments illustres.
Il fait beau, un peu frisquet, je sors un pantalon, un pull et un blouson, pour être à l’aise mes baskets neuves en prévision de découvrir la ville à pied évidemment.
La mer est calme et l’accostage du paquebot se fait tranquillement, la passerelle est baissée.
Un toc toc, c’est ABBY, mon amie irlandaise qui vient me chercher, elle est accompagnée de VALENTINE et son inséparable Kodak en bandoulière.
La blonde, la rousse et la brune, à nous l’Espagne et les Espagnols, ténébreux aux yeux de braise.
Je ne maîtrise pas cette langue, mais VALENTINE y excelle.
Du coin  de l’œil, j’aperçois HECTOR qui se faufile au milieu des gens, une bousculade, des cris, mais il  arrive enfin près de nous. Bizarre, mais ABBY, très intéressée hier soir,  l’ignore !!! Bon peut être m’en dira-t-elle plus dans la journée !!!
Attendez-moi ! Nous nous retournons comme un ‘seul homme’, c’est ELLIOT, un personnage particulier qui s’essouffle en nous rejoignant « Vous descendez à Barcelone, moi aussi, j’ai toujours rêvé de voir l’œuvre gigantesque de GAUDI et le parc de GÜELL , cela vous ennuierait-t-il que je vous accompagne ? »
D’un regard complice et amusé, nous faisons semblant d’y réfléchir quelques secondes…
-Bien sûr, avec joie, dit ABBY en souriant.
Tous les quatre, d’un pas assuré et les appareils photos à l’affût, nous démarrons notre périple.
A vrai dire l’espagnol est une langue chantante et agréable, les gens se pressent sans se bousculer, on entend de la musique en passant devant les bistrots, les espagnols semblent heureux de vivre.
-Attention à vos sacs, nous dit gentiment une dame âgée, ici à vélo, ils font vite.
Les rues sont très larges, de loin nous apercevons la fameuse SAGRADA FAMILIA de Antoni GAUDI, cet architecte du XIXe siècle.
« Comment faire des photos d’un tout, dit VALENTINE, se contorsionnant, ça y est une, deux, trois de tous les côtés, extérieur, intérieur !!!
Sans qu’il s’en rende compte, ELLIOT, les yeux cernés de khôl et un dentier éblouissant, est pris en photo par VALENTINE, un petit sourire en coin.
-J’ai un plan, s’exclame ABBY, on va suivre des groupes par ci par là !
Nous descendons la RAMBLAS, grande rue remplie de restos/tapas que nous dégustons avec plaisir accompagnés d’un punch, photos !!
Nous arrivons devant le parc GÜELL, avec la grande salamandre à l’entrée, ses magnifiques bancs en mosaïque de toutes les couleurs et, surprise, nous y voyons MAYA détendue, allongée et prise en photo par des touristes….
Une place magnifique, un musée espagnol et encore quelques beautés à découvrir, mais nous ne repartirons pas sans avoir goûté des spécialités comme de petits gâteaux recouverts de sucre glace les Bolduman et Boldugirl, ainsi que les Churros !!! Ah les gourmandes !!!
Nous devons réintégrer le paquebot à 17  heures, à contre cœur..

 

LA LETTRE

En me préparant pour une nouvelle escale, j’aperçois une enveloppe glissée sous la porte, je l’ouvre avec intérêt.
 
Aujourd’hui, le 27 Novembre
Chère Dominique, ne prenez pas ce petit mot pour une proposition déplacée de ma part.
Depuis notre arrivée sur ce magnifique bateau de croisière je vous ai remarquée, un éclair, un coup de foudre m'a envahi.
Votre hyperactivité, votre élégance et surtout le comportement empathique que vous manifesté pour autrui.
Je fais ce voyage afin de faire le point sur ma vie.
J’ai une petite fille, dont la mère est partie dès sa naissance, peut être en suis-je la cause avec mon besoin de plaire.
Ce qui n’est qu’une apparence, en fait, car je suis timide et comme tout timide qui se respecte, j’en fais beaucoup trop.
Je souhaiterais durant ces quelques jours passés « ensemble » mieux vous connaître.
Je ne veux certainement pas que ma proposition vous choque mais peut être prendre un verre ou un café en fin d’après midi au bar, j’en serais heureux.
Je ne sais pas si ma désinvolture vous a plu ou laissée indifférente.                                         
Dans le cas contraire, je ne vous en voudrai pas.
Je ne serai pas étonné si vous me reconnaissez.
 
Bien, dans la journée je vais ouvrir l’œil, mais je pense à quelqu’un en particulier, HECTOR, je lui glisserai un mot sous sa porte.
 
Aujourd’hui, le 27 Novembre
Monsieur, vous avez raison, votre dernière phrase m’a tout de suite fait reconnaître le personnage « tombeur de ces dames », que la gente féminine se plaît à sourire.
Dommage parce que votre laïus était parfait pour charmer une femme forte ou innocente selon son désir.
Je vous souhaite de trouver vôtre âme sœur, qui saura peut-être apprivoiser l’être qui, je pense, peut s’assagir de ses démons, sera-elle libre et capable de vous comprendre…
 
                                                                          DOMINIQUE        
 

UNE MISE AU POINT

Le 11 novembre
 
Mon cher journal de bord, ces quelques lignes d’étonnement au sujet d’un rendez-vous avec le suprême personnage de ce navire… je t’en dirai plus ce soir…
Un toc toc à la porte, j’ouvre et me trouve en présence du second du commandant, une enveloppe impersonnelle blanche à la main. Je pose la question à tout hasard à ce beau messager, mais une réponse énigmatique m’est rendue !
-Tout le monde l’a reçue, me chuchota-t-il avec un clin d’œil.
Notre commandant aurait-il été informé des échanges de mots « doux » envoyés entre Hector et moi.
A moins qu’un vent de friponneries ait envahi les passagers que nous sommes, sur le pont, dans les coursives ou dans des endroits les plus insolites. Cette entrevue sera-t-elle gênante, mettra-t-elle les choses au point entre deux ou plusieurs personnes non conformes à nos désirs ?
Je retrouve mes amies Abby et Valentine qui arrivent hilares.
-Quelle nuit ! me chuchote mon irlandaise aux cheveux flamboyants.
-Que s’est-il passé, lui demandais-je ?
-C’est Hector qui a glissé sous ma porte un mot des plus explicite, je l’attends de pied ferme, mais, entre nous, comment le commandant serait-il au courant ?
-Ah cet homme, si discret, si... si…  mais quel personnage, j’en suis toute retournée, s’exclame Anne-Sophie, déjà un verre de whisky à la main.
Notre hôte arrive, non sans retenue, nous dévisage, respire et posément nous entretient de certains billets reçus…
Non sans mal, chacun de nous les évoquons.
Je redoutais un mal-être, des indiscrétions, mais rien de tel, tout le monde, le plus naturellement, a évoqué ces mots qui se voulaient « doux », à leur manière.
Certaines tenaient un verre dans des mains tremblantes…
Il est dommage que les bons moments sensés égayer notre traversée soient un tantinet troublés par de petits « problèmes » de ce genre .
Mais demain sera un autre jour…

 

LA SOIRÉE D'ADIEU

LE 18 DECEMBRE…….
 
Bonjour mon petit journal, je suis un peu triste car c’est mon dernier jour de croisière. Il fait beau, la mer est d’huile, les mouettes crient leur plaisir de nous voir.

Je profite des suprêmes rayons du soleil sur un transat.

Je ne vois pas Abby ni Valentine et son inséparable kodak, Anne-Sophie se joint à moi pour se remémorer ses quelques jours de dépaysement et d’amitiés rencontrées.
 Hector et Oscar passent devant nous la mine réjouie, un petit salut, un petit sourire….
Le déjeuner est expédié, la préparation de la soirée d’adieu hante nos esprits.
Un bal dans ce magnifique décor, une sublime robe longue, un cavalier oui mais lequel…
La réunion avec la commandant avait eu des effets bienfaisants, car Hector s’était montré d’une insistance mesurée, agréable, voir un brin marquée de tendresse envers moi.
Bon pourquoi pas, mes derniers mots à son égard l’ont peut être touché.
La soirée, cette immanquable participation à cet univers particulier, une musique animée par un jeune artiste de jazz, séduisant avec ses cheveux longs en bataille et son sourire angélique est accompagné de Miles le pianiste.
 Notre table toujours composée de personnages atypiques.
Je suis surprise d’être invitée à danser par Hector, superbe en smoking et nœud papillon.
Ma robe noire, longue, fendue n’en est pas moins sexy….
Une valse à deux ou trois temps, je ne sais plus, une main douce dans mon dos, un parfum boisé.
Je divague, non, je suis bien, je regarde autour de moi, la salle est remplie, c’est un tourbillon de plaisir, un petit baiser dans mes cheveux, sa voix grave….
Non je ne vais pas tomber amoureuse, une amitié peut être plus, le temps le dira, pour le moment nos pas se complètent.
Le commandant est superbe dans son costume, ainsi que son second qui, je pense, a flashé sur une jeune et jolie demoiselle.
 
En fait d’épilogue, mon petit journal, cette traversée aura été un second souffle à ma solitude avec un homme charmant et une amie irlandaise, Abby, que je revois Ici ou ailleurs.
Une expérience positive à laquelle nous repensons encore quelques années après Hector et moi.
 

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Rédigé par Dominique

Publié dans #Ecriture collective

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