SI...

Publié le 18 Octobre 2023

 

Si j'étais l'eau, tranquillement je me laisserais couler. Je comprendrais enfin le terme du "lâcher prise". De toute façon, il n'y aurait rien à faire. Qu'à dévaler, se laisser porter par le courant sans jamais reculer. Aucun regret, aucun retour en arrière! Plus de décision, plus de responsabilité. Avancer, mais sans effort et sans réflexion! Quel repos, enfin!

Mais si j'étais le feu, je laisserais libre court à ma colère et à ma haine. Très perfectionniste, je m'acharnerais à tout détruire, à ne rien laisser vivant ou debout. La moindre feuille, la moindre parcelle de terre ou de maison se volatiliserait. Quel sentiment de puissance! Ma fumée comme mes souffrances s'évaporeraient dans les airs….

Et mais, si j'étais l'air ? Je soufflerais de toute force vers ce feu pour l'éteindre et lui montrer qui est le maître. La force de mon vent serait tellement violente qu'au lieu de l'attiser, il se recroquevillerait jusqu'à ne faire qu'une minuscule braise. Et, à nouveau, je serais la reine despote qui mène le monde.

En arrêtant de rêver, je me dis que si j'étais la terre, je porterais trop de poids. Tous en train de me marcher dessus, d'argoter sur différents sujets, de crier, de courir, de se battre. Trop de fatigue! Trop d'impuissance! J'en étoufferais! Cela me ferait trembler, trembler tellement fort qu'ils en tomberaient tous. Et après? Encore des pleurs, des souffrances, des gémissements. Non, je n'aimerais pas être la terre.
 

Rédigé par Ghislaine

Publié dans #Divers

Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article