Si j’étais…
Publié le 25 Octobre 2023
Si j’étais l’eau je jaillirais de la terre, pressée de voir le monde. Je dévalerais les pentes de la montagne en bondissant sur les cailloux comme un chamois. Mutine, je me cacherais dans la forêt pour que les promeneurs me cherchent, guidés par mon clapotis. Paresseuse, je serpenterais langoureusement au milieu des prés en prenant le temps de respirer le parfum des fleurs et d’admirer le vol des papillons. Mais je me lasserais très vite de tout cela et je reprendrais ma course effrénée pour rejoindre au plus vite possible l’océan immense afin de m’y noyer pour toujours ;
Si j’étais l’air je me glisserais doucement par la fenêtre entrouverte chaque matin, pour te réveiller. Puis j’irais dans le jardin jouer à cache-cache à travers les feuilles des arbres. J’aiderais ce petit rouge-gorge, épris de liberté, à prendre son envol pour une destination inconnue. En soufflant un peu plus fort, je sècherais le linge encore humide de rosée. Et pour finir, je m’envolerais dans le ciel pour chasser les nuages qui risqueraient de voiler le soleil et d’assombrir cette belle journée.
Si j’étais le feu je crépiterais joyeusement dans la cheminée et réchaufferais les longues soirées d’hiver pour les rendre plus douces. Je cuirais doucement les bons petits plats préparés avec amour, afin qu’on puisse en découvrir toutes les saveurs. Au début de l’été, je deviendrais un grand feu de joie autour duquel tout le monde viendrait danser.
Si j’étais la terre je rendrais la nature toujours plus belle pour que les hommes en profitent vraiment. Pour y arriver je signerais un pacte avec les trois autres éléments.
Avec le feu pour qu’il arrête de brûler mes forêts, source d’oxygène et paradis de la biodiversité.
Avec l’eau pour qu’elle remplisse mes nappes phréatiques et qu’elle renonce aux inondations, aux crues soudaines, aux tempêtes en mer et aux tsunamis.
Avec l’air pour qu’il devienne une brise légère et agréable et que ce soit la fin des cyclones et des tornades qui ravagent tout sur leur passage.
De mon côté, pour faire preuve de ma bonne volonté, je calmerais ma colère envers les hommes qui aujourd’hui ne me respectent plus. Je renoncerais aux tremblements de terre, aux éruptions volcaniques, aux glissements de terrain et toute autre catastrophe dont je suis parfois responsable.
Ainsi , nous pourrions vivre enfin dans la paix et la sérénité. Mais les hommes le veulent-ils vraiment ?...