L’APPARITION

« Les nuages ont la mémoire courte

Elle avait une robe de grand vent

Des yeux pour voir et des cris d’oiseaux dans les yeux

Elle avait l’air d’être faite pour marcher sur la terre »

Une apparition irréelle, pourtant de petits indices contrariants attestaient de sa présence.

Elle était la pure expression d’une singulière personne, muse de son professeur de peinture.

Il regardait par la fenêtre s’interrogeant sur la présence de nuages furtifs tels des morceaux de coton jetés de-ci de-là.

Cet homme, enseignant les couleurs, sut capter l’aura de Mado, emportée par le zéphyr, enveloppée dans un habit vaporeux la rendant imperceptible à ses yeux.

Icône et inspiratrice de son ami surréaliste Magritte, qui l’emmenait dans son délire.

Ses yeux, il les aimait, verts comme une pensée improbable qui renvoyaient des éclats si sonores des petits piou  piou de nos jardins.

Mado allait et venait, personne ne savait, ni n’imaginait ses pensées, envies, ses lubies.

En fait très libre, belle, remplie de connaissances, spirituelle à ses heures, « La femme parfaite », peut être l’attirance des uns, le désir soutenu mais contrôlé des autres.

Elle était le monde irréel et rationnel à la fois, conquérante, sûre d’elle cachant un manque de confiance en soi.

Mado existait par les autres, se contentant de respirer les bienfaits sucrés colorés et littéraires de ses adorateurs impuissants à la contenir, car elle semblait exister pour marcher sur la terre en passant comme une ombre réelle et éphémère…..