UNIQUE EXPÉRIENCE

Publié le 12 Mars 2023

 

Mai 1968, un fait réel vécu dans l’insouciance d’une jeunesse éprise de liberté. Le slogan « Il est interdit d’interdire » était inscrit sur toutes nos banderoles, ou sur nos T shirts.. Faites l’amour pas la guerre était scandé dans toutes les manifestations. La contestation était au cœur des débats de ce groupe d’amis dont je faisais partie. Après la réussite de ce bac très controversé, révisé sur la plage (sous les pavés), ce soir là, nous avions décidé de partir à l’aventure pour vivre libres et sans aucune contrainte.

Une utopie car, à l’époque, la majorité était encore à 21 ans.

Braver les interdits, dans la limite du convenable, me procurait un certain plaisir. L’inattendu peut-être surprenant.

 

D’un commun accord, dans une contrée lointaine, au bord d’une rivière, nous avons décidé de nous arrêter dans ce lieu où tout paraissait irréel. Les arbres, aux racines apparentes, s’élevaient sous un ciel de couleur incertaine, zébré de longs filaments brillants. Leurs feuilles avaient des formes bizarres, celles de cœurs qui fascinaient les filles, en quête de romantisme.

De petites maisons blanches, aux toits de chaume et volets rouges avaient fleuri autour de ce ruisseau enchanté.

 

 

Enchanté, Oui ! Car le soir venu, une douce mélodie semblait sortir des ondes.

Avec Michèle, mon amie d’enfance, nous avions la très nette impression de voir apparaître un homme, élégamment vêtu jouant du violon. Ce virtuose inconnu nous charmait par sa musique, nous transportait sur un nuage de bonheur vers une île paradisiaque.
Nous étions habillées de fleurs au parfum enivrant, nos longs cheveux bouclés attachés par des lianes à la douceur du satin. Pieds nus nous marchions sur un sable blanc et chaud.

Autour de nous, la nature était luxuriante, l’air enivrant.

Comme par enchantement, de petits coffres dorés remplis de denrées exotiques circulaient sur les flots bleutés, pour satisfaire notre faim. Nous étions accrocs à ce breuvage fruité qui désaltérait nos bouches avides de fraîcheur.

Aucun bruit, même pas le pépiement d’un oiseau ; le silence finit par me semblait inquiétant.

J’avais envie d’ouvrir les yeux, mes paupières refusaient. Elles étaient lourdes. Ma tête explosait sous les assauts d’ un tir de feu d’artifice ininterrompu. Je réussis enfin à bouger un bras, ma main touchait une barre froide et métallique. Je ne sais combien de temps j’ai mis à revenir à moi.

Le réveil fut plus que brutal et nauséeux. Je croisais enfin un regard humain, celui d’un médecin

qui, d’un sourire satisfait me murmura :

- Bienvenue sur terre Mademoiselle !

Dans le lit voisin, mon amie était là, elle aussi.

Les mots du docteur résonnent encore dans ma tête. Une consommation abusive de substances illicites, mélangées dans une boisson, verdict des analyses auxquelles nous avions été soumises Michèle et moi.

Victimes de l’apparition de ce nouveau fléau, plus souvent présenté sous forme de cigarettes, qui allait, malheureusement, envahir les soirées.

Nous rions, aujourd’hui, de cette expérience que nous n’avons jamais renouvelée. Les événements liés à ce bac 68 restent un sujet permanent d’anecdotes et de grands éclats de rire.

Trois ans plu tard, enfin la majorité tant attendue ! Nous sommes parties en Corse, un vrai petit paradis où nous avons profiter, jour et nuit des plaisirs simples de la vie, en toute liberté.

 

Rédigé par Josiane

Publié dans #Ecrire sur des photos

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