LES CONTES ET LE MARQUIS
Publié le 8 Mars 2023
Les portes de la bibliothèque Nucera venaient de se fermer, les lumières éteintes, les étagères commençaient à vivre.
** Blanche Neige, profitant de l’absence des sept nains, partit à l’aventure sur le rayon des contes et légendes. Elle venait de passer quelques livres poussiéreux lorsqu’elle fut attirée par des cris qui s’échappaient d’un livre posé à l’écart. Elle s’approcha et lut sur la couverture, en belles lettres dorées, « Les aventures du Marquis de Sade ». Elle osa glisser un œil : sans faire de bruit, dans une grande salle devant une cheminée où ronflait un grand feu, elle le vit, Lui, le Marquis, qui fouettait une jeune femme attachée et qui semblait prendre du plaisir en poussant des gémissements.
Blanche Neige se dit :
- Quand je pense que j’ai sept hommes à la maison et qu’il n’y en a pas un pour me faire la même chose... j’attendrai la venue du prince.
** Peter Pan, l’enfant qui ne voulait pas grandir, partit à l’aventure sans réveiller la fée Clochette. Sur le rayon des contes il fut attiré par des cris et des soupirs qui émanaient d’un vieux livre entr’ouvert. Il s’approcha et lut sur la couverture défraîchie « les aventures galantes du Marquis de Sade ». Curieux il s’approcha et là, il vit le Marquis qui fouettait une jeune femme qui semblait prendre du plaisir.
Peter Pan s’écria :
- Bon sang mais c’est bien sûr, c’est çà qu’il faut que je fasse à Wendy. Demain, je serai grand.
** La fée Carabosse était entrain de faire cuire une mixture dans son grand chaudron.
- Pendant qu’elle mijote je vais aller faire quelques méchancetés du côté des contes, se dit-elle, lorsqu’elle entendit des cris, mais, à son grand étonnement, c’était des cris de plaisir. Son sang ne fit qu’un tour, elle qui ne vivait que par la souffrance des autres. Le livre « le Marquis de Sade » était entrouvert ; elle pénétra et là, au détour d’une page, elle le vit, lui, qui fouettait une jeune femme qui prenait du plaisir.
Carabosse s’écria :
- Voilà l’homme qui me faut !
Elle ramassa un objet lui appartenant et se précipita chez elle pour lui jeter un sort afin qu’il la trouve belle.
** Sur le rayon des contes, Alice avait laissé la couverture de son livre ouverte, alors, le Chapelier fou en profita pour s’esquiver et aller faire un tour. Plongé dans sa folie il fut attiré par des cris de femme qui, lorsqu’il s’approcha, se transformèrent en râle de plaisir. Le chapeau à la main, il pénétra dans le grand livre posé en travers du rayon « Les aventures du Marquis de Sade ». C’est en rentrant dans le troisième chapitre qu’il le vit, un fouet à la main, au moment où il s’apprêtait à frapper cette magnifique femme nue. Le Chapelier déposa sa folie et se précipita et bouscula le Marquis.
Il venait de retirer Alice d’un pays qui n’a pas de merveilles.