La nuit venait de tomber sur la ville, les lampadaires venaient de s’allumer, diffusant leur halo dans la brume bleuâtre du soir.
Pierre après une journée de travail au musée du Louvre, rentrait chez lui un sentiment étrange l’envahissait.
L’ascenseur était en panne, il grimpa par l’escalier en colimaçon les cinq étages.
Arrivé devant la porte de son appartement, à peine l’avait-il ouverte que son ombre s’enfuit à travers le grand miroir de son hall, Pierre courut et le traversa sans sentir de résistance. Étonné, inquiet il se retrouva au milieu d’un nuage bleuté. Un vent léger souffla et dissipa la brume. Pierre contempla le paysage qui s’offrait à lui, des montagnes enneigées se reflétaient dans un lac.
Où était-il ?
Où était passée son ombre, elle sans qui il lui était difficile d’exister ?
Sur le rivage une barque semblait l’attendre. Hésitant il grimpa dedans, pas de rames ni de gouvernail, pourtant l’embarcation se mit à naviguer vers une destination inconnue. Pierre n’avait plus la notion du temps, combien d’heures dura son voyage, il ne put le dire mais petit à petit les montagnes disparurent et il accosta sur une plage ; là il retrouva son ombre qui semblait l’attendre. Était-il arrivé ?
Devant lui, un jardin, un silence pesant l’entourait et pourtant l’endroit lui était familier. Il chercha à se repérer quand soudain au loin il entendit des voix de femmes et d’un enfant. Doucement, il se laissa guider par les sons et là derrière un bosquet il les vit.
Non ce n’était pas possible. Pierre se frotta les yeux, c’était bien elles, Anne et Marie qui jouaient avec l’enfant Jésus.
Pierre compris qu’il se promenait dans le tableau de Léonard Da Vinci « la Vierge et l’enfant avec sainte Anne »
Alors le monde se mit à valser, son ombre se mit à danser autour de lui la tête de Pierre se mit à tourner un grand flash et voilà assis devant son miroir sans savoir ce qui c’était passé.