CARNAVAL
Publié le 8 Février 2023
Nice, ville de carnaval ! Mais que reste-t-il du carnaval populaire, grotesque volontairement, créé pour les Niçois du peuple, personnages rustiques. Je ne suis pas contre le progrès, le changement. J'ai assisté au fil des ans à son évolution, les cavalcades ont disparu mais les chars sont devenus des œuvres d'art. Les grands panneaux noirs ont encerclé de plus en plus la place Masséna au pied de laquelle ont poussé des gradins pour touristes fortunés. De fête populaire le carnaval est devenu interdit aux Niçois. Les anciens n'y vont plus. Les plus jeunes s'essaient à resquiller, mais impossible, les forces de l'ordre encerclent tout le parcours du défilé.
Malheureusement, un certain soir de 14 juillet, ils étaient ailleurs. Oui, la ville s’embellit, la promenade du Paillon est une réussite, le changement s'accélère. On démolit des théâtres construits quelques années auparavant. On plante de la verdure le long des trottoirs pour compenser tant soit peu le bétonnage de l'ouest de la ville.
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Ils sont venus à Nice pour voir et entendre le carnaval. Ils ont payé cher pour des places dans les tribunes. La musique envahit la place Masséna bien avant le défilé. Des bruits haut perchés, des sons d'instruments inqualifiables dans ce brouhaha. Évidemment chaque char, chaque groupe a son orchestre. Les oreilles morflent, car peut-on encore nommer musique cet entrelacement de sons d'instruments différents qui ne jouent pas le même morceau. Heureusement il y a les lumières vives, violentes, les couleurs chamarrées des personnages plus que grimées qui circulent en se faufilant entre les chars. Le roi du carnaval est magnifique, habillé richement de vêtements multicolores, animé par une machinerie invisible mais efficace, il salue ses sujets du haut de son trône.