LE TAJ MAHAL
Publié le 19 Janvier 2023
Maëlle découvrait ces quelques vers inscrits sur l’un des panonceaux de l’exposition consacrée à cette Merveille du Monde disparue. Au fil de ses flâneries dans l’expo, elle se sentit brusquement curieuse de tous ces monuments édifiés, ces surprises de la nature qui formaient le Patrimoine de l’Humanité.
Une idée commença à germer dans sa tête, petit rêve d’abord, vite consolidé par la prise de conscience du « possible », suivie de tergiversations inévitables et enfin l’excitation finale de la décision prise : elle allait partir. Elle avait choisi de découvrir le Taj Mahal.
Obtenir un billet d’avion pour Delhi fut une formalité. Remplir son sac à dos était exaltant. Puis vint le jour où, en montant dans l’avion, son projet de rêve devenait réalité.
Jeudi 23 Juillet :
Ça y est ! Je suis calée –c’est le cas de le dire- dans mon fauteuil classe économique du vol à destination de Delhi. Je me laisse peu à peu envahir par une torpeur due à mon réveil très très matinal. Le vol passe ainsi assez vite et me voilà débarquant de l’avion à Delhi, heureuse et excitée. Le temps de passer les contrôles, sortir de l’aéroport et trouver un taxi –ce ne sont pas les sollicitations qui manquent-, me voilà à la réception de l’hôtel où j’avais réservé une chambrette. Un petit tour en rickshaw pour aller m’imprégner de l’atmosphère de la ville et réserver un billet de train pour demain, direction Agra. Je rentre me coucher pour une nuit que j’espère réparatrice : pas question de manquer quoi que ce soit de la journée de demain.
Vendredi 24 Juillet :
Installée à l’aube dans le train des touristes (il paraît qu’il ne faut pas rater le lever du soleil là-bas), je ferme les yeux en me souvenant de cette image qui m’a hantée durant ma scolarité au Primaire : la reproduction du Taj Mahal ; et bien nous y voilà bientôt ! Je sors du train dans une chaleur déjà étouffante et me dirige vers l’entrée où normalement je devrais retrouver le guide que j’avais réservé. Je préfère de loin écouter un local qui me parle plutôt que de lire un dépliant touristique ou pire, glaner via un moteur de recherche quelques informations sur mon « téléphone intelligent » Non ! Non ! Non ! Je suis là pour en prendre plein les yeux et je ne veux pas en rater une miette.
J’avoue que je suis restée scotchée lorsque je me suis retrouvée au bout du plan d’eau longiligne qui s’arrête au pied du monument. Une émotion terrible. Le voir en vrai est magique, cet édifice recouvert de marbre blanc se reflète dans l’eau. L’ensemble avec sa coupole et ses minarets est tout simplement époustouflant… Avant de commencer la visite à proprement parler, mon guide m’explique qu’il a fallu presque 20 ans pour la construction, avec près de 20 000 ouvriers et –légende ou pas- l’empereur moghol qui a fait édifier ce mausolée pour son épouse aurait fait couper une main à chaque ouvrier pour ne pas que cette œuvre puisse être reproduite.
Sa beauté force au silence, de toutes façons je ne trouve rien à dire, en ce moment j’ai un seul sens : la vue.
La déambulation qui a suivi cette première image me submerge d’émotions, je scrute les détails, j’étudie l’ensemble, j’essaie de me représenter les ouvriers en train de travailler… et je ne réalise toujours pas que je suis vraiment là…
Je crois que je suis en train de passer une des plus belles journées de ma vie.