CHÂTEAUX CATHARES
Publié le 16 Janvier 2023
Après avoir lu ce livre ancien découvert au marché aux puces de Saint-Ouen, me voilà sur les traces des Cathares, sac à dos, par les monts et les sentes à la découverte de ces merveilleux châteaux dont les ruines défient le temps et dont les noms résonnent comme des poèmes venus du fond de l’histoire, Queribus, Peyrepertus, Puilaurens. Un monde de pierres bâti par l’homme pour protéger sa foi.
Ce soir je m’installe au pied de celui qui représente le monde cathare, le Montségur. J’écoute le vent qui souffle entre les pierres et qui me raconte l’histoire de ce lieu.
La fatigue m’entraîne vers les bras de Morphée et je ne tarde pas à m’endormir.
Quand soudain, est-ce un rêve ou une réalité, des cris résonnent dans ma tête, des cris de suppliciés. Des images défilent comme un vieux super 8, je réalise que je suis sur le lieu où les Cathares de Montségur, après un siège d’environ deux cent jours, ont péri par les flammes sans renier leur foi. Parmi eux un enfant de sept ans m’interpelle :
– Retrouve-le !
– Qui ? Quoi ? demandais-je.
– Le Trésor ! furent ses dernières paroles avant que lui aussi soit dévoré par les flammes.
Trempé de sueur, je me suis réveillé, le soleil pointait ses rayons et auréolait la silhouette fantomatique de Montségur.
Les paroles de cet enfant résonnaient encore dans ma tête : « Le Trésor ».
J’en avais entendu parler, mais mon esprit cartésien l’avait toujours considéré comme une légende.
Me serais-je trompé ?
Pour faire fuir mon trouble je me rendis à la bibliothèque de Foix.
C’est ainsi que j’ai eu connaissance de l’histoire du trésor des Cathares. A partir de ce jour je n’ai eu de cesse que de remuer ciel et terre pour connaître l’histoire du catharisme. C’est comme ça que ma vocation est née. Je suis devenu archéologue et spécialiste de cette époque.
Quelques années après, lors d’une campagne de fouille dans un château qui n’a laissé dans l’histoire que son nom, « Pieusse », je découvris sous un mètre de sédiment un coffre en bois rongé par le temps et dans lequel un Gobelet en métal finissait sa vie, mangé par la rouille.
Je venais de trouver le trésor des Cathares.
C’est avec délicatesse et à l’encontre de la déontologie de ma profession que je pris le coffre, comme si je portais un saint sacrement pour l’emmener au pied du Montségur pour les répandre sur le lieu du sacrifice.
La nuit venue, mon rêve fut peuplé des rires d’un enfant qui venait de retrouver son trésor.