JUSTE POUR DEUX VOYELLES
Publié le 13 Décembre 2022
Avec pour incipit, un emprunt à Bernard Brunstein...
« Adieu prix littéraire, interviews, le monde littéraire lui fermait les portes, juste pour deux voyelles », se rappelait Jézabel tout en buvant son thé à petites gorgées, le nez en l’air et les yeux regardant la pluie tomber doucement.
Cette année là, elle avait décidé de s’inscrire au Concours de la Nouvelle de la ville. Elle avait attendu le printemps avec impatience pour découvrir le sujet qui la ferait ‘rentrer’ dans ce monde d’écrivains connus ou non, mais ayant la même joie d’écrire qu’elle.
Soudain, une envie lui prit d’attraper son calepin et son stylo, des idées lui traversaient l’esprit.
Peut-être les quelques gouttes qui dégoulinaient doucement sur la vitre du salon, un brin de nostalgie…
Sa main s’activait, mais inconsciemment lui revenaient en tête, les réflexions des correcteurs, de ces écrivains dont elle attendait beaucoup, "mauvaises syntaxes, manque de ponctuations". NON, juste pour DEUX voyelles, deux voyelles, ces juges avaient été très durs tout de même… pour deux voyelles.
Pour le moment, adieu prix littéraire, d’après la sentence, « Le Monde Littéraire » lui fermait les portes.
Je vais recommencer et recommencer en m’appliquant, se dit elle, me relisant, faire une argumentation précise et me répéter les conseils de ma prof, pas trop de personnages, une écriture simple, allant au sujet directement, réfléchir et relire.
Jézabel est têtue et perfectionniste, alors pourquoi pas un jour elle remporterait un prix de la nouvelle.
Soyons humble en gardant l’espoir, celui d’une écrivaine débutante et pleine d’illusions…