MON QUARTIER LA NUIT
Publié le 28 Octobre 2022
Le ciel, après s’être lézardé de larges bandes roses, jaunes puis orangées et carrément rouges vient de s’obscurcir derrière la colline de Pessicart, à l’ouest de la maison. Il est 19 heures. Toujours un peu de douce mélancolie quand je repense à la journée écoulée. Les lumières de la ville s’allument et leur halo se reflète dans le ciel en une couleur indéfinissable. La nuit tombe ensuite très vite. Je suis à l’extérieur. Bientôt la lune surgira de derrière l’Observatoire pour ensuite revenir par-dessus du Mont Boron, passer le Château et se planter au-dessus de la mer. Passés les oliviers à hauteur de mes fenêtres, j’écoute la ville en bas, elle est assez silencieuse, enfin ! La fraîcheur monte du jardin, l’herbe qui a tant souffert cet été reprend peu à peu sa couleur d’origine. De temps en temps, le bruit d’une voiture ou d’une moto qui passe dans l’avenue derrière. Rien de stressant. Quelques appartements éclairés renvoient leurs fenêtres de lumières sur les branches d’olivier. C’est calme. Il n’y aurait pas ces luminaires, on pourrait de temps en temps se demander si d’autres habitent ici. Je me prends à regarder ce cheminement en zig-zag éclairé en pointillé sur une des collines, il s’arrête brusquement au sommet. Par contre au-delà, il n’existe plus rien du Puy de Tourrettes ou même du Baou de Saint Jeannet, je les retrouverai demain matin. Au-delà des palmiers et des tourelles du Régina, de l’autre côté où se porte mon regard, la ville semble engloutie pour sa vie nocturne.