LE QUARTIER DE BERNARD
Publié le 5 Novembre 2022
SAINT-ROCH
Souvenirs de jeunesse
Aux HLM st Roch
Insouciance de mes 6 ans
Nous jouions dans la colline
Terrain de nos bagarres et de nos jeux
Ruelle du patronage
Ou je t’ai embrassée
Cours de récréation
Havre de paix sous les marronniers
IL Y A...
Il y a dans mon quartier
Il y a beaucoup de gens à aimer
Il y a le souvenir de mes premiers amours
Il y a le boulanger et son four
Il y a une petite église
Il y a un curé qui moralise
Il y a la grande école
Il y a mon ami Paul
Il y a mon institutrice
Il y a la gare et ses motrices
Il y a des épiceries
Il y a des boucheries
Il y a des ouvriers
Il y a quelques bourgeois aisés
Il y a un esprit de solidarité
Il n’y a pas encore la télé
Il y a juste radio quartier
Il y a la voisine
Il y a sa fille Roseline
Il y a des familles nombreuses
Il y a madame la plantureuse
Il y a la vie
Il y a les grands et les petits
Il y a toute ma jeunesse
Il y a des pleurs et des caresses
Il y a
JE ME SOUVIENS...
Je me souviens, je n’avais que six ans de ce glacier
Ou le patron s’appelait Gé
Je me souviens de l’épicerie chez Burchini
Qui nous faisait souvent crédit
Je me souviens de ce magasin bleu
Où l’on achetait cahier et stylo bleu
Je me souviens de ma communion solennelle
Montre et plein de cadeaux pêle-mêle
Je me souviens de mes jeux dans la colline
Avec la petite Martine
Je me souviens du jeu de pilou
Entre les arbres entre nous
Je me souviens des bagues de ma maitresse
Qui un jour sur ma joue ne m’ont pas fait caresse
Je me souviens des voyous qui jouaient du rock
Blousons noirs du quartier Saint-Roch
Je me souviens qu’avec cinq centimes
On achetait bonbons et des malabars en prime
Je me souviens on n’avait pas la télé
Nos séries, c’était dehors qu’on les jouait
Je me souviens...
SOUVENIR DE 1956
En ce matin du mois de mai
Tu m’es apparue sous un voile léger
Toi la ville où j’allais grandir
En te voyant j’ai poussé un soupir
Je n’avais que six ans
Le monde, mon monde
Était tout chamboulé
Dans ma tête mes idées faisaient une ronde
En découvrant mon nouveau quartier
On venait de quitter un deux pièces minuscule
On arrivait dans un appartement majuscule
Chambres, cuisine et salle de bains
Dans un immeuble entouré d’un jardin
LUMIERE DU SOIR
Accoudé à la fenêtre, je regarde dehors
Le soleil qui dans le ciel s’étire vers le port
Emportant la lueur du jour
Les vieux lampadaires allument leurs lampes
Qui attirent les papillons comme une vieille amante
Dans une valse éphémère
Ou leurs ailes se brulent dans la lumière
La nature doucement s’endort
Instant ou tout s’arrête, petite mort
Le bruit s’estompe dans le firmament
J’arrête de conjuguer le présent
La lumière diffuse des ombres chinoises
Sur l’écran blanc de mon ardoise
J’écris des phrases des mots
Pour faire fuir mes maux
Quand la lumière se tamise
Instant magique où ma raison se brise
Le regard de mes yeux au fur et à mesure cesse
La nuit l’emporte par une caresse
Je m’enfonce dans mon lit
Demain un jour nouveau une nouvelle vie
PAR L'ORAGE
Le verre était vide
Posé sur la table encore humide
De la rosée du matin
Le soleil couleur chagrin
Se cachait sur la mer
Eclairant mon petit bout de terre
Ses rayons déposent un tendre baiser
Sur ma peau au gout sucré
Déchirant la brume du temps
Qui s’envole comme un cerf volant
Le silence doucement s’installait
Entre les immeubles de mon quartier
Les lumières de la ville
Se reflètent dans les flaques abandonnées
Par l’orage qui s’en est allé
En laissant en otages mille feux qui scintillent
Le monde, mon monde peut se reposer
Les maisons de bois
Font entendre le grincement de leur voix
Il est doux mon petit quartier
Les enfants jouent dans la rue
Ici la peur a disparu
Image au parfum automnal
De mon environnement idéal
Un cri je sursaute je me réveille
Tout a disparu il fait grand nuit
Sur la terrasse je me suis endormi
Le ciel expose ses merveilles
Il est temps de rentrer
Je ferme mes volets
La lune éclaire comme un fanal
La vision de mon quartier idéal
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