SAGA 2

Publié le 12 Mai 2022

Bien que niçois, dans les années 1945, 1950, je m'étais exilé dans un petit village de l'arrière-pays nommé Briscaille. Ce jour-là, en sortant du train des Pignes à Puget-Théniers, je vis descendre d'un autre wagon une jeune femme très élégante entièrement vêtue de violet, coiffée d'une capeline agrémentée d'un ruban mauve. Mon village était le seul desservi par un tortillard qui faisait plusieurs arrêts avant d'arriver au terminus. En peu de temps tout le village connut la nouvelle et fut surpris de la voir s'installer dans la vieille auberge fermée depuis un an. Ne sachant rien d'elle le Maire la surnomma avec beaucoup d'élégance : Aubergine. Elle fit venir des entrepreneurs pour restaurer la salle de restaurant, la façade et un petit espace couvert d'une tonnelle pour accueillir quelques clients aux beaux jours. Elle venait souvent au village boire un café, s'intéressait à la vie de la communauté. Lorsque les travaux furent terminés elle pendit la crémaillère. Tous les Briscaillais et beaucoup de ses amis niçois furent invités. Le soleil étant de la partie, le village connut une animation comme jamais auparavant. Une jeune fille lui ressemblant et un jeune garçon d'environ quatre ans restèrent à l'auberge. Le dimanche suivant quelques amis d'amis vinrent déjeuner puis le village retrouva sa tranquillité. Aubergine qui ne manquait pas d'idées alla voir le patron du bistro pour lui proposer d'organiser ensemble un tournoi de belote. Si le nombre d'inscrits tenait dans son café, le tournoi aurait lieu chez lui sinon, il se ferait à l'auberge et ils partageraient les bénéfices. Quelques villageois participèrent à la soirée qui se tint dans le village 

Ce fut une soirée très réussie et une quinzaine de jours plus tard quand elle lança l'idée d'une soirée « LOTO ». L’engouement fut tel qu'elle se déroula à l'auberge dans les mêmes conditions de rémunérations. La télé n'étant pas encore arrivée à Briscaille elle fit des samedis après-midi cinéma car l'hiver approchait et les nuits étaient froides. A l'ouverture de la chasse, plusieurs chambres furent louées car le gibier ne manquait pas sur ces hauteurs. Deux ans passèrent avec une clientèle qui leur permit de garder l'auberge ouverte. Le garçonnet grandissait, il fréquenta l'école de Puget-Thénier en pension car le tortillard ne faisait le trajet que les weekends. Il se fit des copains et cette vie lui plaisait bien...

Mais qui était cette « Aubergine » ? Son accent slave laissait supposer soit une princesse russe émigrée ou rejetée par le pouvoir en place, soit une aventureuse délaissée par son Soutien ? Vous le saurez ou pas, la semaine prochaine !

Louis

Rédigé par Louis

Publié dans #Ecrire sur des photos

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