PROMENADE

Publié le 1 Avril 2022

 

            Dés que j'ouvre la porte de ma cabane, la lumière de l'astre du jour me gifle et la chaleur qu'il dispense me paralyse. L'air ambiant n'est pas forcément hospitalier mais le vol des abeilles, autour de moi, me gratifie d'un bourdonnement de bienvenue qui me procure un sentiment de sérénité auquel je ne peux résister. L'appel d'un je ne sais quoi, venant d'un je ne sais où, me décide à quitter le seuil de ma porte. Mes pas me portent, tout doucement, vers la forêt. Le soleil a chassé la lune depuis peu et mon ombre s'étale, de tout son long, vers l'ouest. Le silence assourdissant de la nature me rappelle que je ne suis pas seul.

 

Écoute la vie

car elle t'a accueilli

tu en fais partie.

 

            Devant moi, un champ de coquelicots rouges sang. Leurs pétales fragiles frémissent dans la tiédeur d'une brise matinale bienvenue. Ils sont frêles mais fiers, l'un d'eux me regarde j'en suis sûr. Je m'approche, m'agenouille devant lui et je lui souris. Il n'a pas peur il est courageux, il mérite le respect. Je me relève avec peine car mon corps, que les ans n'ont pas épargné, n'oublie pas de me rappeler à l'ordre. Je reprends ma promenade. Mes yeux commencent à domestiquer la lumière et sont récompensés par un grand tapis de boutons d'or, parsemé de petits œillets sauvages. Pour ne pas les blesser je rejoins le petit sentier qui ondule doucement vers la forêt.

 

La fleur te parle

tu te penches vers elle

ne sois pas sourd...

 

            Le sentier de terre battue m'accompagne vers les grands arbres de la forêt. Ils me toisent tous. Je me sens encore plus petit que je ne l'étais il y a une heure à peine. C'est là que se donne la grand messe. Sans cathédrale, sans prêtre, avec le souvenir et l'héritage d'hommes qui vénéraient la nature pour la remercier de sa générosité. Fatigué, je m'assieds sur une souche d'arbre. Un bruissement dans les arbres et un petit personnage saute à terre et viens vers moi. Ce joli petit écureuil roux à la queue en panache s'approche et ses yeux me demandent " As-tu une noisette pour moi ? » Devant ma mimique désabusée, il s'en va continuer sa quête dans les profondeurs protectrices de la forêt. Un oiseau quitte son nid et va se percher sur une branche. Il s'ébouriffe, peigne ses plumes et fait sa toilette du matin. Tout léger qu'il soit, son énergie fait trembler les feuilles qui ornent les branches de ce géant qui me domine. Il est temps. Le soleil me dit que je dois retrouver mon monde... Est-ce un bien ?

 

L'odeur d'un arbre

est un souvenir du passé

garde-le en toi.

 


 

Rédigé par Fernand

Publié dans #Divers

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