PARTIE 3 : COMME DES OISEAUX

Publié le 1 Février 2022

 

Avec un extrait de Mado en italique

 « Derrière la baie vitrée, la nuit est partie à présent. Quelques oiseaux sautillent sur les branches des arbres dans le jardin. Bientôt leurs trilles entreront dans le salon ».

C’est ma pensée de la journée.

Attiré comme un aimant, je retrouve mes petites amies, qui m’attendent près de mon banc.

-Tiens me dis-je le violon, tout au moins l’étui est allongé sur la place, des pigeons y roucoulent, un autre fait la cour à une jolie tourterelle.

-Je jette un regard circulaire, mais ni Albert, ni Maurice ne sont là.

Hier soir, par curiosité, je suis allé au ‘Cirque du Bonheur’, mais personne n’avait entendu parler de ces personnages, je m’en doutais un peu…

Sortant mon carnet à croquis, les idées se chevauchent, tant des enfants, des SDFS seuls, des personnes âgées, tranquillement assis posaient malgré eux.    

-Bonjour, cher monsieur, comment allez vous aujourd’hui, dit une voix derrière moi?

J’ai perdu le réflexe de me retourner !!!

Poussant d’un geste brusque l’étui et les pigeons du même coup, il s’assied à côté de moi.

-Vous savez la nouvelle, dit il levant sa main , les doigts tremblants, il est mort, oui bien mort, hier soir fut son dernier tour de piste, avec ses foulards colorés.

Mon frère Maurice, m’a abandonné à mon triste sort. Il s’est effondré, comme ça pouf !! les pompiers l’ont emmené.

Un instant, j’ai eu de la peine, ce pauvre homme avait l’ait sincère.

Se ressaisissant, il se calma, ouvrit l’étui et en sorti un magnifique violon rutilant et se mit à en jouer.

Les curieux étaient comme tétanisés, « Le Printemps de Vivaldi » nous enchanta, les notes s’envolèrent, les fleurs du jardin s’ouvrir, (ces dernières furent une illusion d’optique).

Dans l’exaltation des mouvements, un papier s’extirpa de sa poche.

Je le ramassai, voulu lui tendre, mais la curiosité fut la plus forte, je l’ouvris.

« Monsieur Albert, premier prix du conservatoire d’instruments de musique à cordes », daté d’une année.

Vivaldi sous l’archet de Albert ayant terminé son envolée, ce dernier m’attrapa le papier.   

-C’est une super nouvelle, lui dis-je gentiment.

-Oui, je sais, me répondit le violoniste, après 15 ans d’école de musique, j’ai eu peur.

-Peur de quoi, vous jouez magnifiquement, c’est de la poésie.

-J’aime cet endroit, la verdure apaisante, les cris des enfants, c’est une contradiction dont j’ai besoin, et vous cher monsieur qui avez toujours subi mes extravagances, vous êtes un ami, je vous en remercie.

Demain, je commence une nouvelle vie en incorporant l’orchestre de Nice, comme premier violon.

Cela me ferait vraiment plaisir de vous voir parmi les spectateurs. 

« … ça pépiera, ça piaillera, ça sifflera, ça jacassera, ça chantera, ça vocalisera, ça discutera, ça disputera, ça remplira l’espace de vie.

Le monde est à lui ».

 

Rédigé par Dominique

Publié dans #Divers

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