PARTIE 1 : LE BANC

Publié le 19 Janvier 2022

 

Avec un extrait de Françoise M. pour incipit.

Chaque après-midi quand le temps me le permet, je m’assois sur « mon banc », souvent seul, dans un jardin public parisien, mais ce jour là un jeune homme portant un violon s’assied à côté de moi.

En jetant un coup d’œil discret, je m’aperçois qu’il a un tic, les doigts de sa main gauche bougent, je me dis  il s’exerce !!

La tête relevée, les yeux scrutant le ciel ou autres éléments intéressants, il se sent parmi les anges de la félicité.

A ce moment un pigeon amoureux éconduit se laisse aller sur le bout du nez du musicien.

-Quel manque de respect tout de même, dis-je gentiment, contenant mon envie de sourire.

-Je me nomme Albert et n’ai aucune envie de rire, me dit il se tournant vers moi, l’air méchamment ahuri, se passant les doigts dans sa crinière blonde.

-C’est un Stradivarius, lui demandais-je, désignant l’étui posé entre nous..

-Un quoi !

-Votre violon, c’est un Stradivarius ? 

-Pourquoi m’insultez vous, me répondit il avec une expression de pure violence.

Sauvé par le gong, mon portable se met à sonner et comme porté par un désir fou de m’éloigner, je me lève nonchalamment , sans lui porter le moindre regard.

Arrivé à la sortie du parc, je me retourne et vois que l’individu avait disparu, mais son violon se trouve abandonné.

Demain sera un autre jour !!!  

Le lendemain, c’est un mercredi, le jour des enfants accompagnés de leurs parent ou des nourrices

Je repère vite « mon banc », je sais c’est une intention prétentieuse, mais depuis ma retraite et les disparitions de ma femme et de ma fille dans un accident de voiture, je suis vidé de tout autre attrait que de scruter le comportement des humains dans leur quotidien.

Et puis je me fais des ‘amis’, les tourterelles qui me connaissent viennent sans peur picorer dans ma main.

Je cogite beaucoup, hier soir un petit carnet à atterri à mes pieds, lorsque j’ai tenté de prendre un stylo dans mon secrétaire, peut être un signe du destin pour croquer les attitudes, les couleurs de la vie des promeneurs de ce parc magnifique et reprendre la peinture, qui sait….

Albert n’est pas là et son violon non plus !

-Bonjour, entendis-je, comment allez vous cher monsieur !!

Levant la tête, je suis stupéfait de voir Albert, maquillé, portant un costume à larges carreaux, nœud papillon et fume cigare.

-Salut à vous, lui répondis je, où est votre instrument ?

-De quoi parlez vous ?

Je ne sais pas pourquoi, mon regard se posa sur sa main gauche, ses doigts s’animaient toujours frénétiquement !!!!!!!  

 

Rédigé par Dominique

Publié dans #Divers

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