PARFUMS DE FÊTES

Assis au milieu de la pièce, les yeux fermés, je me laissais envahir par les odeurs subtiles qui se mélangeaient au silence.

Ce silence, lourd palpable d’une fin de fête. Sur la table, ça et là les verres continuaient à déverser leur arôme d’un alcool dilué.

La pièce, fenêtres fermées, gardait en mémoire les parfums, elle jouait à l’alchimiste en mélangeant l’iode des crustacés au sucre du gâteau chocolaté.

Pourtant un léger courant d’air m’apporta comme une onde les senteurs du sapin, ravivant ma mémoire de mes longues promenades d’automne où mes pas soulevaient les effluves de la nature en perdition. Bouquet de souvenirs, qui s’insinue en moi comment pourrais-je les d’écrire. Mes mots s’évaporent au fur et à mesure que passe le temps.

Ils me laissent un goût amer aux senteurs du regret de ne pouvoir les retenir.

Alors, j’ouvre les yeux, je me lève cours à perdre haleine pour me plonger dans le froid de la nuit. Lui, qui enferme les parfums pour nous les restituer dans la fumée de la brume qui se dissous au matin en gouttes de rosée.