LA LIBERTÉ DANS LA BIBLIOTEQUE, la fin

Publié le 4 Décembre 2021

 

Pendant que la désolation mélangeait les chapitres,

les idées se ressaisirent.

Gêne, toi de là, pousses toi.

Entre les C et les D, Camille végétait au rayon des audio.

Jusqu'à présent, elle n'était que décibels en CDI.

 

Elle se contentait d'un son mal fait sur une suite de mots

pour susurrer des histoires.

on aurait vraiment dit qu'elle mangeait un bonbon.

 

A l'occasion de la visite de Madame la Directrice

Camille décida de prendre attache avec Mimile.
Tant pis s'il était un peu trop syndicaliste

et rond de cuir un peu démodé.

 

Camille supportait mal la petite aiguille qui lui grattait le dos,

parfois même jusqu'au sang et surtout,

la vibration de l'écrit en colonnes la mettait en désordre.

Un agencement en pied de page devenait indispensable.

 

Camille héla Monsieur le Député de la Métropole.

- Plus besoin de mouiller son doigt, bien sûr pour changer de page

mais ce qui manque c'est la sonorité du papier qui tourne,

le bruit de la page qui nous quitte pour la suivante qui nous accueille.

- Nous aimerions garder cette respiration pour nous et nos emprunteurs.

- Que nous puissions laisser s'échapper de nos chapitres écrantés

le reste résonnant d'un brin de livre,

un bout de libre pour un goût de vivre.

- Nous voulons crier notre humanité pendant qu'il en est encore temps,

parce que nous avons peur de l'intelligence des machines

qui prendraient froidement notre nous, peur de dé-exister à jamais.

 

Rédigé par Dany-L

Publié dans #Liberté

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