LA LETTRE DE LUCIE
Publié le 16 Novembre 2021
Chère Chantal,
Merci encore pour t’être occupée de mes plants et de ma boutique. Grâce à toi, j’ai passé le plus merveilleux des week-ends ! Un week-end amoureux, mais surtout, un week-end de liberté absolue !
Comme une ivresse, la liberté comme une ivresse…
J’avais écrit ces mots sur mon cahier, au début de ce récit, comme un prologue, un espoir, un cri peut-être… C’était avant, dans une autre vie, avant d’oser, avant de le rencontrer, avant de te rencontrer…
Je la pressentais ainsi, la liberté. J’avais raison. C’est ainsi que je l’ai vécue ces derniers jours. La seule différence avec ces quelques phrases tombées de mon ancienne solitude, c’est que je croyais alors que la seule liberté possible était spirituelle, nourrie de mes rêves et de mes pensées.
« Quelque chose qui se dilate dans la poitrine, un envol vers ton paysage intérieur, l’évasion dans ta tête qui te propulse vers tous les possibles. Un idéal de petite fille exaltée... », voilà ce que j’écrivais alors…
Il y a de ça, mais il y a beaucoup plus. Comment te décrire ma liberté toute neuve ?
Un souffle puissant, un torrent de montagne, un été doré, l’odeur du foin coupé, celle de l’iode qui s’immisce, le sac à dos dans la deudeuche, le bruissement vert de la forêt… C’est tout ça, ma liberté. C’est le roseau sur la dune qui se balance au gré du vent, qui s’enracine au plus profond de moi. Et le sable coule, mais je reste debout.
Oui, Chantal, je ne me suis jamais sentie aussi libre, comme si j’avais jeté mes vieux habits empesés de contraintes pour courir nue dans la lumière.
D’ailleurs, je me l’étais promis et je l’ai fait : je me suis baignée nue !
Moment de pur délice, la vague sur mon corps, l’écume sur mes seins, le soleil sur ma peau. Comme un animal libre de pudeur, de bienséance, de convenances.
Peut-être l’amour y est-il pour quelque chose ? Est-ce lui qui me rend libre, ou du moins qui agit pour que je me perçoive ainsi? Est-ce que je confonds liberté et bonheur ?
Peu importe, je suis vivante, ouverte à tous les possibles, libre quoi !
Tu dois te demander pourquoi cette longue lettre alors qu’il suffit de t’inviter à boire un café pour te raconter tout ça ?
C’est que je ne suis pas sûre de savoir le raconter en paroles, justement. L’écriture permet la réflexion, le temps de choisir les mots, le temps pour toi de les lire.
Je t’embrasse de toute mon amitié, et que tout ce bla-bla ne t’empêche pas de venir quand même un de ces jour boire le café sous ma tonnelle…
A bientôt..
Lucie