LISETTE
Publié le 2 Octobre 2021
Depuis quelques années, Lisette, petite créature fluette malgré ses 99 ans, est dans son genre l’âme de « L’Envie de Lire ».
Toujours en avance, être la première arrivée, se glisser dans son coin douillet, sentant bon les vieux bouquins.
Pierre, ce jeune homme, nouvellement propriétaire des lieux, se réjouit de cette gentille présence ‘fantomatique’.
Durant les vacances, sa femme Denise et sa fille Julie viennent le rejoindre pour l’aide à déballer les nouvelles éditions.
La liberté d’exister, seule au milieux des gens, du brouhaha des lecteurs assidus.
Ancienne professeur de lettres et écrivaine à ses heures, son unique roman « Une Page s’envole », résistait se tenant en place sur un présentoir de saga, il était là son livre un peu défraîchi, soutenant le regard un peu embué de mauvaises larmes de cette aïeule.
Parfois Julie du haut de ses 6 ans, venait lui tenir compagnie, montrant ses dernières trouvailles, un livre de contes pour faire de beaux rêves.
De sa vie de travail acharné, Lisette n’avait pas eu ni le temps, ni la chance d’être mère et grand-mère.
La liberté de choisir !!!!!!
Parfois, cette femme âgée, qui autrefois avait été très belle ‘miss’ de sa région, avait souvent œuvré pour de nobles causes, liberté par ci, liberté par là, laissant sa vie passer, libre, elle l’a toujours été.
Beaucoup de voyages, découvrir le monde, se faire des amis étrangers multicolores !!!
La fillette aimait Lisette, une bonté, un joli visage avec de petites lunettes sur le bout de son nez, de beau yeux bleus, une chaleur ‘inconnue’ de grand-mère, que Julie n’avait pas !!!
Ce jour-là, avant la fermeture, Mistigri, le vieux chat du quartier fit son apparition, miaulant avec force, quelqu’un l’avait enfermé dans la réserve !!!!
Ce qui fit beaucoup rire Julie qui le prit dans ses bras pur le consoler, ce dernier pas rancunier se laissa faire tout en ronronnant.
Lisette, reposant sa tasse de thé, se dirigea en trottinant vers la sortie.
Encore une belle journée de passée, au milieu des bouquins, des rêveries, de la liberté des auteurs à se confier, à imaginer leurs vies, leurs attentes.
Peut être vais-je mourir dans ce sanctuaire de mots, pensa-t-elle, le destin, la liberté que la grande faucheuse pourrait lui offrir.
Le rêve, allez savoir !!!