A SUPPOSER que le soleil...
Publié le 12 Avril 2021
À supposer que le soleil s'éteigne ne serait-ce qu'un instant en une malicieuse plaisanterie, il serait amusant d'observer la suite possible, à supposer que les masses d'air saturées s'éloignent sans aucune forme de gravité, les précipitations ne seraient plus qu'un lointain souvenir et la virga serait légion, faisant du ciel un tableau mystique et facétieux, à supposer qu'il reste ici-bas un observateur obstiné, plaisantin solitaire face au sol stérile, en recherche de racines oubliées et bien sûr d'une âme sœur, car vivre dans un tonneau en quête de lanterne n'est pas donné à tout le monde, il faut savoir raison garder et surtout se poser face au miroir, celui qui dit la vérité quand tout s'efface et se désole, disons-le, parfois c'est difficile car nul n'est parfait même s'il choisit la voie du milieu, celle qui serpente au gré des humeurs, humeur volatile et fragile, comme cette épée de Damoclès qui se brise en un instant si l'on n'y prend garde, et la garde est de rigueur de nos jours, ces jours obscurs où la lumière se cache au fond de l'intérieur, tel notre observateur résolu à respirer en dépit du bon sens, un bon sens évanoui dans les supermarchés en quête de résilience, à supposer qu'il reste un arbre pour nous fournir une existence, une abeille pour butiner nos sens, une fourmi pour remettre de l'ordre, un poète pour rêver, un rêve pour s'affirmer…