Paulette chérie
Publié le 16 Février 2021
Paulette chérie,
Je t’élimine !
Tu peux sourire, ce n’est plus une plaisanterie, tu dois disparaitre !
Oui, pour toujours, une fois mis le gros point final, une fois cette page raturée arrachée de son bloc, ton image dans ma mémoire s’estompera lentement. Quelques neurones à réorganiser et pfuit plus rien. Titanic sans orchestre, sans panache, tu sombreras dans les milles tracas de mon quotidien.
Souvenirs, maudits rats qui la nuit me dévorent encore, notre première rencontre au coin de la rue de Rivoli engoncée dans ton petit manteau noir, mitaine assortie à ton écharpe de laine. Tu en as perdu une m’as-tu dit dans un éclat de rire, nous avons couru à la Samaritaine acheter une nouvelle paire.
Ce ticket de caisse comme viatique nous avons traversé le jardin des délices, mal, trop vite. Au Paradis je n’ai pas su être le conquérant de ton âme, ni le gardien de ton corps au Purgatoire. En enfer un séducteur t’a prise par la main pour te conduire vers d’autres Amériques.
De cet instant un liquide glacé coule dans mes veines, suspend les battements de mon cœur, fige ma douleur… Hélas par moment seulement.
Flash ! Une excentricité dira mon avocat, brutalement répliqueront les jurés, ce matin j’ai massacré ton Marco.