TERRES UTOPIQUES
Publié le 13 Octobre 2020
Ras-le-bol de la covid, des masques, du gel hydroalcoolique ! Ras-le-bol de la pollution irrépressible, du changement climatique inexorable ! Ras-le-bol des attentats ! Je veux partir, loin, sur une autre planète.
J’en ai parlé à quelques amis, ils sont d’accord pour tenter l’aventure avec moi.
Affaire rondement menée. Avec Sophie, Léo, Gabriel, Poug la chienne et Diéguito le chat, on s’est arraché à la pesanteur terrestre. Maintenant, on traverse l’espace, à la recherche d’une terre hospitalière pour bâtir un monde nouveau. Un monde idéal, apaisé, heureux, avec des rêves et des rires, des lutins et des fées, des étoiles dorées et tout à inventer.
On file hors du Système solaire ; tant qu’à faire, autant changer aussi de soleil.
– Un gros soleil rouge, dit Léo, Antarès par exemple.
– Non, une naine blanche, rétorque Sophie. Celle de la Lyre me plaît bien...
– Moi, j’opte pour une étoile double, en jaune et bleu, comme Albiréo, suggéré-je.
– Oh, non ! Plutôt Almach, verte et dorée… Quel magnifique bijou ! s’exclame Gabriel.
Poug et Diéguito, eux, préfèrent leurs gamelles. Une étoile à croquettes leur conviendrait tout-à-fait.
Nous décidons d’aller explorer les planètes autour de tous ces astres en commençant par Antarès.
Antarès, l’étoile du Scorpion… Nous l’approchons avec prudence. Mais il semble si menaçant, crachant sa matière en fusion avec colère, que nous nous enfuyons sans demander notre reste….
Cap à l’est, vers la nébuleuse de la Lyre et sa naine blanche. Las ! Aucune planète n’avait survécu à l’expansion de la nébuleuse. Tout a été pulvérisé.
Alors, nous partons vers le Cygne et sa belle Albiréo. J’espère qu’on va trouver ici… Le Cygne majestueux nous accueille à ailes déployées, des amas d’étoiles balisent notre route. Albiréo scintille, superbe. Mais aucune planète alentour… il nous faut repartir.
Direction Almach d’Andromède. Pégase, le cheval fougueux, nous met sur la bonne voie. Tout au bout d’un chapelet d’étoiles Almach brille ; une étoile aux teintes émeraude qui danse avec un soleil d’or. Entre les deux, une terre… inhabitable. Les deux astres, trop proches l’irradient en permanence, la chaleur est intenable, la nuit inexistante. Impossible de vivre sur ce désert brûlant de lumière vive et encore plus impossible d’y dormir.
Restent les étoiles à croquettes mais ça, c’est vraiment une utopie !
Nous sommes quelque peu désemparés. Que faire ? Retourner sur Terre ? Nous sommes en train de nous poser la question quand, devant nous, une toute petite planète se matérialise.
Une planète avec une rose capricieuse, une planète où il suffit d’avancer sa chaise d’un pas pour admirer à nouveau le coucher du soleil… Une planète où, debout, son écharpe au vent, le Petit Prince nous attend.