RÊVE ABORIGÈNE

Publié le 2 Octobre 2020

 

 

 

  Rêve des femmes de Kirstine Nangala Brown

 

 

 

 

 

 

Bulle de savon. Un ver, intrus.

À force d'avaler du raisin, une larve s'est installée au creux de mon colon.

Le parasite divague au gré de mes bifurcations. Un ver ambigu aux cils vibratiles, comme une petite échelle où s'enroule un code mystérieux.

Un gène qui fait des ronds dans l'eau, des bulles à foison... Il faut crever la bulle.

Ma semelle s'incruste dans le sol, creuse un sillon dans le sable humide. Des sphères lumineuses jalonnent l'horizon.

J'ouvre les yeux. Lové dans chaque sphère, un binôme côte à côte, Adam ou Eve, qui se répète à l'envi.

Le binôme peut devenir quartet ou plus..

Au loin le ciel vide, les arbres efflanqués, ginkgo biloba, aloe vera, baobab nu.

L'empreinte du pas s'alourdit, on distingue la cheville entièrement tatouée, une symétrie qui honore l'atmosphère, embuée.

Des haut-parleurs distillent un leitmotiv ultime, fixant les règles en vigueur..

Rassemblement déconseillé en architecture bétonnée, après phase d'irradiation aux ondes électro tecktonik.

Sus à l'extérieur.

Atmosphère lourde, pesante plutôt.

Regard inquiet, inquisiteur.

Open bar de l'errance. D'aucun se vautrent dans de vieux fauteuils sortis de l'oubli, hôtel, resto, banque...

Des sourire figés.

L'interdiction a touché de plein fouet les familles obligées de se désagréger, oubliant leur code génétique, bafoué par l'amalgame des ondes.

Des robots nouvelle génération rodent dans les rues, satellites désorientés, quelques circuits à nu. Presque risible.

L'intelligence artificielle disait-on.

Après la famille, au tour du travail de disparaître, source d'opprobre et de contamination.

Les ex-collègues se croisent sans se reconnaître.

Un monde nouveau. Des bulles de silence.

La musique évaporée aux abonnés absents. Les comédiens montrés du doigt.

Le ver se faufile, envahit le fruit de mes entrailles.L'alcool sauvera le monde.. on le trouve facilement, qui jaillit de source inconnue.

Manger solide relève du souvenir.

Éternelle perfusion des sens. Une litanie doucereuse qui infiltre l'esprit et s'y loge par mégarde.

La nouvelle religion supplante les vieux dogmes. Les regards frôlent l'abîme.

Deux ombres se frappent, hasard ou nécessité. L'alarme en éveil.

Mon index effleure une bulle protectrice, s'enfonce et la transperce, faisant jaillir des pétales de lumière phosphorescente, lucioles connectées au centre d'hypervision urbain.

Quelque chose cloche... Une voie trop bien tracée.

Casse-tête asiatique. Les plantes se meurent.

J'ai soif.. s'hydrater à tout prix.

Malheur.. perfusion bloquée.

Je régurgite le ver.​ Retour aux sources.

 

 

Rédigé par Nadine

Publié dans #Rêves

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