NOUVEL ORDRE

Publié le 3 Avril 2020

C'était en mars 2020..
Le virus couronné s'échappait du bocal pour envahir nos contrées.
Et semer la peur.
Les rues se vidaient, les arbres frémissaient doucement, le soleil brillait.
Le printemps ne savait pas​ .
Les oiseaux reprenaient leur marque, dans les parcs désertés, sur les rives de
Méditerranée. L'espace était le leur.
Quelques marcheurs observaient le Nouveau Monde. Un œil calme, lucide,
enflammé parfois.
Le nouvel ordre.
Rester chez soi parce qu'un virus volait, en mal de contacts, en mal d'autres
possibles. Le virus roi.
D'abord une sidération. Le film qui devient réalité. Un nouveau rythme.
Rester calme. Attendre. Sans fin..
Entouré de livres, égayé de musique, éclairé d'une lumière printanière.
Quelques exercices.. dégourdir le corps. Observer, rêver peut-être.
Écouter la vie.
Nous ne sommes pas en guerre.
Et nous ne sommes pas soldats, mais citoyens, fiers, lucides, attentifs.
Traités comme des coupables par une bande d'incapables.​ J'accuse.
Soyons désinvoltes.​ C'est l'air qui passe.
Et frappons des mains pour les médecins, sur le front de la sueur, envoyés au
casse-pipe par de tristes politiques.
La culture n'a plus droit de cité. Sauf au creux de nos intimités, moment volé..
Courir au fil de l'eau.. marcher à nouveau. Respirer surtout, sans peur ni
reproche. Ouvrir les bras, plier les jambes. Observer.. le nouvel ordre.
Les rues vides, l'ombre qui s'incline comme pour signer son étonnement.
Tu avances seul.
Mal au pied, tête vide. Un pas, un autre. Accélérer, ralentir. Revenir. Lire les
posts sur les réseaux sociaux.
Témoignage troublant, poignant.

La pandémie comme une épreuve salutaire. Revenir aux sources. Calmer le jeu, le
Je. Écrire pour se livrer. Une eau qui dort, avec des vagues, des marées.
La lune qui joue.
Soif d'idéal.. foule sentimentale.
Souchon chantonne.. revoir la Source.
Communication cellulaire..​ Sororale.
Un souffle, un répit.
Aimer bouffer courir dormir (espérer ?)
Abécédaire évolutif, aléatoire.
Les psy invitent à l'écoute.. oral, écrit..?
Livrer sa version, sa vision.
Les infos de l'horreur.
Le masque de l'oubli, l'oubli du masque.
Tri sélectif, intubation choisie, comme l'Italie.
Écrire ​ l'incipit..​ entrer en matière.
Sortir de l'impasse.. s'éveiller, fuir ou agir.​ Sainte clémence,​ priez pour nous..
Maître Gims.. si jamais je m'en vais..
Wicked game (Chris Isaak)

Musique empathique.
C'était en mars 2020. Un printemps récalcitrant. Le monde s'est arrêté.. ou
plutôt l'humanité.
Heureusement il y a la radio, la lumière, la chaleur, les arbres tranquilles, les
livres qui entourent-des vies à découvrir- , un masque de carnaval qui rigole sur
l'étagère.. pourtant..
Ici la nuit est profonde et noire comme le monde.

Rédigé par Nadine

Publié dans #Confinement

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