LETTRE D'UNE CONFINÉE

Publié le 11 Avril 2020

 

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Nice, le 12 avril 2020

 

 

Chers personnages littéraires,

 

 

 

J’ai le confinement léger.

 

Ou plutôt, le confinement se fait oublier dès que vous venez me visiter. Il s’évapore, se délite, évanescent au fond de ma solitude peuplée de multitude. Car vous déboulez en foule hétéroclite dans mon salon, sans vous en soucier, du confinement. Vous bavardez, allez, venez, riez, racontez vos vies mouvementées. Toujours au rendez-vous, toujours prêts pour moi, fiables comme de bons camarades, comme des amis très proches. Vous m’entraînez dans vos mondes, dans vos rondes, et moi, je m’abandonne…

 

Il suffit juste d’ouvrir le livre. A la page signalée par une carte postale.

Ne trouvez-vous pas que c’est le marque-page idéal ? Une carte postale, ça raconte le voyage, c’est ce qu’il faut pour accompagner vos belles aventures. D’où vient celle-ci ? Comme si vous ne le saviez pas ! Je suis sûre que vous ne vous êtes pas gênés pour la lire ! Bon, pour ceux qui sont sur la page côté recto, c’est une carte postale qui vient du Portugal. Pour ceux qui sont du côté verso, c’est Tara qui me l’a envoyée, bien avant ces histoires confinées. Pour ceux qui ne connaissent pas Tara, tant pis pour eux !

 

Mais je m’égare, chers personnages littéraires, je laisse dériver ma pensée comme toi, mon cher commissaire Adamsberg, pelleteux de nuages qui connaît sûrement mon marque-page portugais. Tu me soutiens depuis le début du confinement ou presque. Je relis toutes tes enquêtes avec le même plaisir. Je te remercie d’exister, de venir te poser, là, sur mon canapé, ou là, sur la chaise longue du jardin, ou encore là, sur mon oreiller, avant de t’endormir sur ma table de nuit, entre deux pages, sous la carte postale… utopique édredon

 

Je n’oublie pas tous les autres, que j’aime, que j’ai aimés, à qui j’adresse cette lettre. Vous êtes si attachants mais si nombreux que je ne peux tous vous énumérer, vous êtes plus vivants que certains vivants. Soyez certains que je continuerai, avec ou sans confinement, à partager de merveilleux moments en votre compagnie.

Je m’adresse à vous car je vous connais bien mieux que vos créateurs. Bien que personnes réelles, ils me sont étrangers, bien moins tangibles que vous, personnages imaginaires. C’est tout de même un drôle de paradoxe ! Un paradoxe que j’en vais de ce pas reléguer… ailleurs... dans le vrai monde... pour venir vous retrouver illico.

 

Je vous embrasse et vous rejoins tout de suite dans le roman L’ARMÉE FURIEUSE de Fred VARGAS, page 61, derrière la carte postale du Portugal.

 

 

Merci encore…

 

M.C

 

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Rédigé par Mado

Publié dans #Confinement

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