L'ENFANT ENFERMÉ
Publié le 29 Mars 2020
Un jour, il y a de cela très longtemps, vivait sur terre un tout petit garçon. La vie était belle dans ce coin du monde où le soleil repoussait les nuages loin vers l’horizon. La mer venait lui raconter vagues après vagues, les histoires du temps passé. L’insouciance régnait et les gens oubliaient la fragilité de la nature. Gaspillage, pollution, argent étaient les maîtres mots qui dirigeaient le monde. La terre, dans son voyage autour du soleil, se mit à réfléchir.
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Comment leur faire comprendre. J’ai essayé les tremblements, j’ai craché de la lave, j’ai inondé leur environnement. Les typhons, les cyclones me sont venus en aide et pourtant rien n’y fait.
Un jour d’éclipse, profitant qu’ils étaient réunis, elle demanda conseil au soleil et à la lune.
- Je n’en peux plus, aidez moi, les supplia-t-elle.
Sage parmi les sages, le soleil lui répondit :
- Fais encore un tour autour de moi et nous te donnerons la réponse.
Ainsi fut fait.
L’année s’écoula avec son lot de pollution, de guerres et la terre était au bord de la dépression quand enfin le soleil lui dit :
- J’ai la solution, un allié invisible qui, malheureusement, fera beaucoup de morts, mais si c’est le prix à payer pour leur faire comprendre. Alors voila, je te présente COVID 19, ne lui serre pas la main, reste éloignée de lui, c’est un mercenaire qui tuerait son père et sa mère pour vivre.
La terre, bonne mère, hésita, mais devant l’aveuglement de ses enfants, elle accepta.
Et c’est ainsi, pour le protéger, que le petit garçon fut enfermé.
Interdiction de sortir, fini les promenades, les histoires de la mer, les jeux avec les amis. Son monde était réduit à sa chambre, c’est derrière la vitre qu’il regardait le soleil jouer avec les nuages.
Le petit garçon supplia la terre :
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Fais en sorte que tout redevienne comme avant. Promis je ne jetterai plus les plastiques, nous ne polluerons plus avec nos usines.
Nous allons t’aimer, lui dit-il.
La terre, un soir, lui répondit :
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Je veux bien te croire, mais pour cela je voudrais que tu exauces mon vœu.
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Oui, oui, tout ce que tu veux, répondit-il.
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Alors, je voudrais que tu deviennes un oiseau, pas n’importe lequel, un perroquet, un ara aux multiples couleurs. Tu pourras parler et ainsi répandre la bonne parole. Réfléchis bien !
Le petit garçon accepta. Il sentit son corps se transformer. La fenêtre s’ouvrit et il s’envola heureux de pouvoir à nouveau sortir, sentir les rayons du soleil et les gouttes de pluie, enfin vivre.
Depuis ce jour, partout où il allait, il proclamait à qui voulez l’entendre :
« La terre est votre mère, il faut la respecter. »