GRÈVE AUX STUDIOS DE LA VICTORINE

Publié le 28 Janvier 2020

GRÈVE AUX STUDIOS DE LA VICTORINE

Grève aux studios de la Victorine, le délégué syndical donne tout haut les résultats de la concertation. La grève continue à cinquante sept pour cent de votants.

Au-dessous de l’estrade trois ou quatre bonhommes semblaient se désintéresser de ce qui se passait. C’étaient l’heure de la sieste sans doute. Et puis avec cette chaleur, grève ou pas grève, ils ne semblaient pas avoir l’intention de bouger.

Oh doucement ! Aujourd’hui peut-être ou alors demain. Ce maudit soleil semblait leur avoir donné la flemme.

C’est que la flemme à Nice, c’est un sport national. Dès la naissance on forme des champions.

Jusqu’au bout nous ne cèderons pas ! Non, non au travail sous le soleil !

Nos revendications :

  • Une bière au centre boissons fraîche tous les quarts d’heure.

  • Des chapeaux ou casquettes pour tous, quel que soit le personnage.

  • Des parasols et des ventilateurs pour se rafraîchir pendant la journée.

  • Une pose déjeuner d’une heure et demie avec buffet froid à volonté.

C’est alors que le metteur en scène se saisit de son porte-voix et crie de colère, annonce que pour répondre aux revendications fantaisistes des comédiens il les vire tous et fera son film avec des gens sensés.

  • Bien dit, approuve Julien (toujours lui) On garde qui ?

  • Le bébé et sa mère, Sébastien (qui a trouvé des sucettes) et qui, et qui…

  • Allez, trêve de plaisanterie, on reprend sérieusement. Allez tout le monde. On tourne là nouveau…

Il a dit Julien on verra demain alors moi je me casse, j’ai mes gosses à aller chercher et le pain à prendre. Julien il n’arrête pas de faire son cinéma, mais moi je suis dans la vraie vie.

Alors là bravo à tous, on passe du présent au passé pour heurter le futur… Sans parler du manifeste syndical avec relents hypnotique. Sébastien joue la mère du jeune têtard à sucette, çà c’est pas joli, joli !

Décidément dix-neuf cent trente-six est bien loin, chacun pour soi voilà le résultat de l’individualisme, il a suffi d’un cri du patron et tout le monde reprend son rôle. Marx doit se retourner dans sa tombe.

Rédigé par Atelier Ecriture

Publié dans #Cinéma

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