EKPHRASIS - ENTRACTE
Publié le 15 Janvier 2020
ENTRACTE – Edward HOPPER
C’est donc l’entracte, comme l’indique le titre. La salle s’est vidée. Enfin, pas tout à fait. Au premier rang des larges fauteuils, face au côté jardin de la scène, elle est assise. Calme, détendue, pensive, elle semble méditer.
Ses bras nus reposent sur les accoudoirs. Ses jambes sont étendues devant elle, les chevilles croisées au sol.
Symphonie de bleus depuis les murs en tissu tendu aux larges fauteuils carrés, jusqu’à sa robe toute simple, d’un bleu foncé. La moquette dorée assortie au rideau de scène semble éclairer son visage. Une Mona Lisa aux yeux baissés. Telle qu’elle est, on aurait peur de lui adresser la parole, tant elle semble absorbée par quelque pensée mélancolique.
Aucun bruit ne transparaît de cette scène, la salle entière semble silencieuse, incapable de la distraire. C’est à se demander si le spectacle va vraiment reprendre après le temps règlementaire, tant la sonnerie annonçant la deuxième partie paraît totalement improbable et incongrue.
Et si elle attendait tout simplement la séance suivante, désireuse de vivre à nouveau les émotions qui semblent l’avoir transportée si loin d’ici ?