NICE LA BELLE

Publié le 17 Décembre 2019

Il est six heures,  la lune s'endort,

le soleil sort, les volets s'ouvrent,

les portes baillent, Nice s'étire ;

la mer chante, les galets applaudissent,

la promenade s'éveille, les joggers joggent,

un chiwawa trotte, et sa maîtresse en laisse ;

les deux roues slaloment, le jour s'étend,

les chaises s'allongent.

 

Sur la Colline, au cimetière,

à l'ombre de l'Histoire, les pierres songent.

Gambetta, Lautner, Goscinny et les autres,

où êtes-vous ? Les âmes vagabondent,

le château se terre, le petit train sifflote, 

on s'aère, on batifole, 

en bas, au monument aux morts,

vent de souvenirs, recueillement,

les esprits planent, les chapeaux volent.  

 

Dans les bras de la baie des anges,

le ciel se mire, le ciel s'admire :

bleu Chagall, bleu Matisse,

sirènes de Dufy, reflets de Klein... 

Au loin, les voiliers dansent,

la Corse, l'Espagne sourient,

l'Italie aussi.

 

D'est en ouest, dans les rues,

des quatre roues vrombissent,

les vitrines s'animent, les cafés s'attablent,

odeurs de croissants et petits noirs.

Les trottoirs s'étalent,

des gens courent, d'autres flânent.

 

Gare du Sud, ambiance Lisboa.

Libération, Cours Saleya,

dans le giron des saisons,

les marchés s'égosillent.

Valse des sens, bouquets de légumes, 

farandoles de fruits...

les yeux salivent, les fleurs se pâment.

De l'étal des poissonniers

s'envolent des cris, des poissons,

des goélands gloutons.

 

Place du Palais, la Justice s'agite,

effets de manches en coulisses.

Place Sainte Réparate,

arts en tous genres des âmes et des corps.

Sainte Gourmandise, pardonnez nos péchés,

priez sous les clochers.

 

Place Garibaldi, rue de la République,

chorégraphie urbaine.

Rue Bonaparte, Vieux Nice, rue piétonne,

bistros, bars, cafés, restos, jazz,

tentations en tous coins, accents de toutes couleurs,

spectacles de rues, sens sens dessus dessous.

Nice s'ébaudit, Nice s'encanaille,

d'un théâtre l'autre, du port aux Arènes,

du kiosque à musique à l'Opéra,

La beauté est une fête,  Nice un slow, un blues,

un slam, un tango, un requiem, une symphonie.

 

Sur le Paillon ciel dans l'eau, immeubles renversés.

Place Masséna, Apollon médite, Apollon regarde

la foule pressée, pendant que certains scrutent

ce qu'un papillon voilerait.

Décence oblige ou préjugés :

à tête bien faite, pièces discrètes...

De ce trop peu, Apollon s'excuse, quoique...

Merci les Grecs.

 

Porte Fausse, la fontaine chantonne :

"Que Nice s'éveille,

que Nice s'étire ou se retire,

il y est toujours l'heure

d'y savourer la vie,

d'y goûter au bonheur.

Que Nice s'éveille,

que Nice s'étire ou se retire,

laissez passer les souvenirs,

laissez parler les rêves"

Rédigé par Jacqueline

Publié dans #Cinéma

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