COULEURS

Publié le 19 Octobre 2019

A Paris, le ciel est bas et gris, la pluie se met à tomber.

Je n’en peux plus de cette grisaille, pensa Evelyne. Elle se dirigea vers sa bibliothèque et sortit son DVD favori, celui des jours où rien ne va. Elle enclencha le disque, appuya sur la télécommande et les couleurs éclatèrent. Du rouge, du jaune, du vert tendre, du parme, les rues de Rochefort s’étaient parées de lumière. Dans les rues, les gens chantaient et dansaient, les femmes portaient d’amples robes colorées qui formaient une corolle autour d’elles, elles rayonnaient de bonheur. Sur la place du marché, les forains venaient d’arriver, ils installaient leurs tréteaux en chantant « nous voyageons de ville en ville nous sommes les forains ». Un souffle de gaîté balayait les badauds, ils se joignirent à la troupe des forains et tous se mirent à tournoyer, à valser, à se déhancher sur une musique entraînante et pleine de gaîté.

 

Evelyne adorait ce film, les couleurs, la musique tout l’enchantait. Elle commença à fredonner oubliant le gris parisien. Elle se sentait légère et se laissait emporter par la musique de Jacques Demy.

C’est lorsque les sœurs Garnier apparurent, toutes les deux aussi jolies l’une que l’autre, que la magie opéra. Delphine et Solange étaient la grâce et la beauté incarnées. Elles évoluaient avec élégance au milieu des forains, elles riaient, elles s’apostrophaient en riant. Soudain Solange la regarda et lui tendit la main.

Viens avec nous Evelyne, viens partager ce bonheur léger avec nous. Ne reste pas dans la grisaille, nous t’attendons. Regarde Andy est là, ce n’est pas tous les jours que Gene Kelly est de passage à Rochefort !

Allez, saute !

 

Evelyne se sentit traversée par une vague de chaleur et avant même qu’elle ne comprenne ce qui se passait, elle se retrouva au milieu des danseurs. Son vieux jean avait, comme par magie, été remplacé par une jolie robe jaune et lorsque que Gene Kelly s’approcha d’elle et lui tendit la main, elle ne se posa pas de questions et se mit à tournoyer avec entrain. Rochefort brillait sous le soleil, les trottoirs, les fontaines, les volets inondaient la ville de couleurs tendres et lumineuses. Maxence et ses cheveux d’ange était là aussi, il avait apporté son tableau, l’éternel féminin qu’il cherchait obstinément. Ses yeux se posèrent sur Evelyne et soudain il savait c’était elle. Il ne savait pas qui était cette femme mais il l’avait enfin trouvée.

Rédigé par Evelyne

Publié dans #Cinéma

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