MON HÉROS
Publié le 21 Septembre 2019
Cela faisait bien une demi heure que j’étais là dans la chaleur de cet après-midi pour aller voir le dernier James Bond. J’avais hâte de le découvrir sur l’écran géant en trois dimensions. Pour cela, on nous avait fourni d’affreuses lunettes en carton jaune et rouge qui, selon les dires des employées, allaient nous faire vivre le film comme si l’on était soi-même le héros.
Enfin la file se mit à bouger vers la salle quatre du cinéma. Me voià plongé dans l’aventure. La salle était encore remplie de l’odeur des spectateurs précédents. Mélange de parfum bon marché et de transpiration auxquels s’ajoutaient, en touche délicate, l’odeur caractéristique du pop-corn. Malgré ce désagrément olfactif, je me glissais dans mon fauteuil de cuir noir. Celui-ci gémit de plaisir en épousant les formes de mon corps.
Les lunettes rivées sur mon nez, j’étais prêt à partir à la suite de mon héros. La lumière se tamisa pour laisser la place à l’obscurité, couleur propice à l’imaginaire.
Dans un show de musique en Dolby Stéréo, l’écran se remplit de lettres et de noms, le générique nous annonçait l’imminence du départ. Ça y est, m’écriai-je, James, me voilà !