LE CHOIX
Publié le 24 Septembre 2019
Discussion avec accent entre Fernandel et Raimu
R : Tu sais Fernand ce qui manque ici, c’est un bon pastis avec des glaçons.
F : Pour les glaçons, difficile l’eau sur ce nuage a tendance à tomber, on peut essayer d’attraper un grêlon au passage.
R : T’es con, allez ce n’est pas tout, le patron nous attend.
F : Qui ?
R : Tu sais bien, on a rendez vous avec Monsieur le porte-clés du Seigneur
F : (se parlant à lui-même) Bon Dieu, pas moyen de finir une partie, ça m’apprendra à me faire élire délégué des Comédiens décédés, le tout puissant syndicat le DCD. Il faut dire qu’ici on ne refuse personne. Tous les jours, il en arrive des quatre coins du monde. D’ailleurs nos pièces sont en Espéranto, on se demande bien pourquoi, puisque ici il n’y a plus rien à espérer.
R : Alors tu viens ? Bouge ! Il va nous fermer la porte au nez ; tu sais que Pierre est à cheval sur les horaires. Il a un sablier dans la tête.
F : Ça va j’arrive ! Enfer et damnation, on n’est pas payé à la pièce !
R : Ne blasphème pas, rappelle toi pour la dernière il a fallu se mettre en grève de prière.
F : Bon, mais dis-moi, pour le rôle de Fanny, tu vas proposer qui ?
R : Je verrais bien la petite dernière qui nous est arrivée ce matin. Elle me plaît bien.
F : Tu n’y penses pas, elle est plate comme une limande.
R : Oh tu sais en matière de Saint, on a de quoi ici, mais surtout elle a un « tafanari » qu’on dirait une jarre d’huile.
Allez soyons sérieux on est arrivés.