GRAND ECRAN

Publié le 24 Septembre 2019

Comme d’habitude Pierre me dépose devant le cinéma pour aller garer la voiture. Comme d’habitude je fais la queue pour acheter les tickets… C’est banal d’aller voir un film.

 

        Et pourtant quelque chose de très ancien remonte de l’enfance à chaque fois. Un mélange d’excitation (c’est un lieu dédié au spectacle) et de léger stress ; et s’il n’y avait plus de place ? Si tous ces gens-là, dans la file d’attente interminable, allaient voir MON film ? Et pourquoi ces deux-là, la grosse dame en rouge et le type à lunettes, essaient de me passer devant en regardant ailleurs alors qu’ils sont arrivés après ?

 

    - « Deux seniors pour « Parasite »

 

        Ouf! J’ai mes laissez-passer. La phase d’inquiétude s’apaise. D’autant que mon chauffeur préféré arrive. Ridicule, cette inquiétude : la salle est à moitié vide, comme souvent. Une tiède odeur de renfermé , de transpiration et de parfum bon marché nous accueille quand nous descendons les marches de moquette noire où crissent quelques pop-corns…

 

        Sièges de velours rouge, comme il se doit.

 

     - «Décale-toi d’une place : mon fauteuil est défoncé »

 

        Je jette un œil autour de nous : seniors, seniors, seniors… Il n’y a plus que nous pour aller voir en semaine les films sur grand écran. Les jeunes bossent et téléchargent.

 

        Ah non, tiens , il y a un couple d’amoureux là-bas. Ses cheveux à elle brillent d’un auburn somptueux tandis qu’elle penche la tête vers son voisin…

 

        Le noir se fait, les conversations s’arrêtent ou meurent en chuchotements. La présentation des films au programme s’annonce. Avec les jingles des compagnies de production…

 

        Et je me précipite sur mon sac pour mettre mon portable en mode silencieux.

 

Rédigé par Brigitte M.

Publié dans #Cinéma

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